Le prix du Meta Quest 2 n’en finit plus de chuter. Ce casque de VR a été lancé en 2020 pour 350 €, et a vu son prix raboté de 50 € en début d’année. Meta a récemment confirmé une nouvelle ristourne aux États-Unis, qui ramène le tarif du casque à 250 € dans l’Hexagone en version 128 Go. Un tarif très abordable pour un appareil qui fait toujours tourner la quasi-totalité du catalogue Quest.

Ce tarif est très intéressant, surtout quand on le compare à ce qu’il en était il y a à peine deux ans. Le prix du Quest 2 avait été revu à la hausse pour faire face à une hausse des coûts de livraison : le modèle d’entrée de gamme était alors facturé 450 €, soit 200 € de plus qu’aujourd’hui. Le récent Quest 3 est toujours vendu 550 € depuis sa sortie en fin d’année dernière, et son tarif n’a pas bougé d’un iota.

À ce tarif, le Quest 2 n’est pas une mauvaise affaire. Le design a certes un peu vieilli, mais les composants tiennent la route et les jeux incompatibles se comptent sur les doigts d’une main. L’absence de caméra couleur en feront un mauvais compagnon de travail, mais pour du jeu en VR ou du divertissement, pourquoi pas. Les propriétaires d’un PC pourront également s’en servir pour les jeux SteamVR comme Half-Life : Alyx. Si Meta a récemment commencé à planter les derniers clous dans le cercueil du premier Quest, son successeur devrait tenir encore quelques années : le matériel embarqué est plus récent, et l’appareil a eu nettement plus de succès.

Parmi toutes les fonctions mises en avant par Apple pour son Vision Pro, le contenu immersif était en bonne place. Et pour cause, l’expérience offerte par ces vidéos 3D qui entourent aussi entièrement le spectateur ne peut pas être reproduite avec un écran traditionnel. En attendant que l’industrie s’y mette, Apple doit montrer l’exemple avec son propre contenu. Sauf que plus de deux mois après la sortie, le compte n’y est pas : depuis le lancement, Apple s’est contentée d’ajouter une publicité pour la MLS Cup à la fin du mois de mars et un deuxième épisode de Planète Préhistorique vient de sortir aujourd’hui.

C’est peu, d’autant plus que ces deux contenus sont très courts. Depuis le lancement, on a ainsi eu droit à cinq minutes de foot et de dinosaures : on en fait vite le tour. Apple a réussi l’exploit de me faire regarder du foot, ce qui n’est pas rien, mais cette vidéo immersive n’était même pas une bonne vidéo immersive. Je ne juge pas de son intérêt sur le fond, toutefois la forme ne convenait pas à l’expérience, avec un montage haché qui ne permet pas de profiter de l’immersion. Je me demande comment Apple a pu laisser faire cette erreur qui paraît évidente dès que l’on utilise le Vision Pro.

Le deuxième ajout est fort heureusement meilleur : les dinosaures gigantesques des reconstitutions de Planète Préhistorique sont impressionnants en vidéo immersive. La réalisation s’adapte au contexte, avec des cadres assez larges et surtout fixes, pour permettre au spectateur de regarder autour de lui et de profiter de chaque scène. Et comme tout est généré par un ordinateur, on n’est pas limité par la définition des caméras, un problème qu’on perçoit bien sur les autres vidéos de cette catégorie.

Cela dit, où sont les autres contenus immersifs promis par Apple ? L’app TV en propose actuellement six seulement et s’il y a d’excellents exemples qui exploitent parfaitement le format, cela reste bien peu. J’ai beaucoup aimé le premier épisode vertigineux de la série Adventure consacré à la funambule Faith Dickey. L’unique épisode de Wildlife est bien réalisé et je ne me suis jamais senti aussi près de rhinocéros. La vidéo de répétition avec Alicia Keys apporte une sensation de présence indéniable et j’adorerais reproduire l’expérience avec un artiste qui me plait davantage.

Que se passe-t-il au juste ? Est-ce qu’Apple a encore une montagne de vidéos en stock et qu’elle attend que les ventes augmentent enfin ou bien que le casque sorte à l’international ? Ou au contraire, n’avait-elle rien de prévu et comptait-elle sur Disney ou d’autres acteurs pour créer ces vidéos ? Quelle que soit la réponse, c’est une erreur de jugement qui semble assez évidente et si les vidéos immersives sont censées être un argument fort en faveur du Vision Pro, il faut que le catalogue grossisse et vite. En tout cas, je ne m’attendais pas à faire le tour aussi rapidement de cette partie de cet ordinateur spatial, surtout après la présentation d’Apple.

À propos de contenus immersifs, il y a une bonne surprise sur l’App Store de visionOS avec l’app GUCCI, oui comme l’entreprise de mode italienne. L’app dédiée au Vision Pro n’est pas une boutique, il s’agit d’une sorte de publicité d’une vingtaine de minutes sur le dernier designer en date de la maison. Croyez-moi, le sujet ne m’intéressait pas du tout et je suis pourtant content d’avoir tenté l’expérience. Au lieu de présenter une vidéo dans son rectangle, les développeurs ont exploité toutes les possibilités offertes par le casque, en occupant tout le champ de vision avec des décors ou en offrant la possibilité de manipuler des objets en réalité augmentée.

C’est une excellente manière d’exploiter pleinement les capacités du Vision Pro et d’offrir une expérience réellement différente qu’un smartphone ou un téléviseur ne pourraient pas reproduire. J’imagine que c’est aussi une manière assez coûteuse et la question de la rentabilité se pose avec un produit aussi rare sur le marché. Apple devrait là aussi montrer l’exemple et ce n’est pas (encore ?) le cas.

Si le Vision Pro n’est pour l’heure distribué qu’aux États-Unis, on sait que l’appareil sera commercialisé dans d’autres pays d’ici la fin de l’année. Tim Cook en personne a confirmé qu’il arriverait en Chine, mais même sans cela, un autre gros indice se dessine dans l’App Store de visionOS. En effet, on y trouve de plus en plus d’apps destinées exclusivement au marché chinois, à l’image de celle de la boutique Taobao, propriété du géant Alibaba. La version pour visionOS a été rendue disponible en fin de semaine dernière et elle est prête pour les futurs clients chinois.

L’app n’a pas tellement d’intérêt pour nous, son contenu est entièrement en chinois et surtout, les produits ne seront pas livrés en Europe et dans le reste du monde. Malgré tout, elle constitue étonnamment un excellent exemple de ce qu’une boutique peut offrir dans visionOS. En plus de son interface classique, inspirée par celle de l’iPad, elle présente l’avantage de proposer de nombreux modèles 3D que l’on peut projeter en réalité augmentée. On peut les faire tourner dans tous les sens, zoomer pour mieux les voir et même les afficher en taille réelle. C’est très pratique pour l’électroménager et les meubles, puisque l’on peut immédiatement savoir si cela trouvera place dans une pièce.

La boutique de Taobao n’est pas la seule app sur l’App Store de visionOS tournée vers la Chine. On y trouve aussi une version optimisée de l’app Weibo, le plus gros réseau social et app à tout faire du pays. Même si c’est sans doute pour répondre en partie à la communauté chinoise aux États-Unis, il s’agit surtout de préparer l’arrivée du casque en Chine.

Au lieu de créer un appareil dédié, Nothing a eu la bonne idée, du moins sur le papier, d’intégrer ChatGPT dans des écouteurs. On pourra ainsi interroger vocalement l’intelligence artificielle générative et entendre les réponses que l’on espère vraies dans ses écouteurs, sans avoir à changer son matériel. Il faudra malgré tout être entièrement équipé chez Nothing, puisque c’est en réalité le smartphone qui fera le gros du travail : le Nothing Phone (2) sera le premier à offrir cette fonctionnalité, les Phone(1) et Phone(2a) l’auront aussi à terme.

Côté écouteurs, cela fonctionnera avec les deux nouveaux produits que le constructeur sort aujourd’hui, les Ear et Ear(a). Ces deux paires d’écouteurs Bluetooth peuvent être configurés pour invoquer ChatGPT en utilisant un raccourci, par exemple une pression prolongée sur l’un des deux écouteurs. Vos commandes vocales sont transmises à l’IA d’OpenAI via le smartphone de Nothing qui peut rester dans la poche, et vous recevrez des réponses audio de la part de ChatGPT. Au fond, c’est comme Siri sur les AirPods, mais avec un assistant un peu moins simplet.

Nothing ne compte pas s’arrêter là et va intégrer ChatGPT à plusieurs endroits dans NothingOS, sa variante d’Android. On pourra notamment envoyer une capture d’écran ou le presse-papier à ChatGPT, lui poser une question en saisissant du texte sur le clavier virtuel ou en le dictant, ou bien encore poser des questions à partir de ce que les caméras arrière enregistrent. En somme, tout ce qu’un appareil comme l’AI Pin ambitionne de faire, mais sans matériel dédié.

Le Vision Pro est capable de projeter des images spatiales qui sont très impressionnantes quand on les regarde dans le casque et dont l’effet est impossible à montrer avec des captures d’écran. Elles sont en relief et peuvent occuper tout le champ de vision, ce qui renforce l’immersion et l’impression d’être présent dans un souvenir, surtout avec des vidéos. Pour produire ces contenus, il faut toutefois le casque lui-même ou un iPhone 15 Pro, ce qui limite considérablement son attrait. Des développeurs tiers ont toutefois eu l’idée de « convertir » n’importe quelle photo ou vidéo en une version spatiale, ce qui donne des résultats imparfaits, mais pas inintéressants.

Il existe (au moins) deux apps sur le Mac et l’Apple Vision qui ont un fonctionnement assez similaire. Make it Spatial (Gratuit) accepte n’importe quelle photo et peut soit deviner grâce à une dose d’IA où placer l’effet 3D, soit le déduire d’une photo prise avec un iPhone en mode portrait. Le résultat peut être enregistré dans Photos ou dans le Finder, sachant que la première méthode ne fonctionne pas toujours, l’app Photos perdant parfois les données. Dans mon expérience, c’était plus fiable de passer par le Finder puis un envoi avec AirDrop ou une récupération via l’app Fichiers dans le casque.

Quand tout va bien, l’effet est satisfaisant, sans être aussi bon qu’avec les photos prises directement avec le casque. L’effet de profondeur est forcément réduit et il faudra faire avec quelques approximations sur le positionnement du relief. Malgré tout, cela fonctionne assez bien, surtout avec les véritables portraits, pris dans ce mode avec un iPhone.

Make it Spatial est entièrement gratuite et peut largement suffire pour tester le concept. Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez aussi essayer Spatial Media Toolkit, une app nettement plus complète qui présente aussi l’avantage d’être disponible sur l’Apple Vision directement, sans avoir à passer par un Mac. Si elle est gratuite au téléchargement, ses fonctions les plus avancées nécessitent un paiement, soit unique à 70 €, soit un abonnement à 7 € par mois ou 45 € par an.

En contrepartie, elle gère aussi les vidéos, en plus des photos, et offre plus d’options, notamment pour accentuer l’effet de relief. À l’usage, je n’ai pas réellement vu de différence entre les deux apps sur une même photo. Les vidéos spatiales générées par Spatial Media Toolkit m’ont semblé moins convaincantes, avec un effet de dédoublement assez visible, mais je n’avais peut-être pas trouvé une vidéo où ça passerait mieux. L’export des vidéos nécessite de payer, sachant que vous pouvez tester gratuitement quelques jours, le temps de vous faire une idée.

Même si cela reste une béquille par rapport aux « vraies » photos et vidéos spatiales, c’est une béquille intéressante si vous voulez convertir vos meilleures images pour le Vision Pro. C’est tout particulièrement vrai pour les photos prises avec le mode portrait de l’iPhone, dont la conversion est plutôt efficace. À se demander si Apple n’aurait pas pu le proposer directement dans l’app Photos de visionOS.

Assez ignorée par les promotions, l'Apple Watch Ultra 2 est pour une fois disponible à un prix plus intéressant mais sur un seul modèle. Amazon a mis la version vendue avec un bracelet Boucle Alpine coloris indigo à 799,96 € au lieu de 899 € chez Apple. C'est un bracelet en taille Large qui est proposé.

Si ce prix reste hors budget, mais que l'Ultra vous tente, la première génération — toujours intéressante techniquement — est en promotion à 629 € chez LDLC : un tarif inhabituel.

Promo : l'Apple Watch Ultra 1 à 629 €, son meilleur prix

Depuis le départ, Microsoft traite le Vision Pro comme un citoyen de première classe, avec plusieurs apps optimisées pour le nouveau casque de réalité virtuelle d’Apple dès le premier jour. Et ce n’est pas fini, comme en témoigne l’ajout de OneNote à la collection d’apps natives pour visionOS proposées par le créateur de Windows. L’app ajoute une variante pour l’ordinateur spatial et même si ce n’est pas l’interface la plus originale qui soit, c’est toujours plus agréable que de devoir utiliser l’interface d’une app iPadOS ou pire, de ne pas avoir d’app tout court.

OneNote pour Vision Pro reprend les bases de l’interface pour l’iPad, mais l’app native apporte quelques compléments bien utiles dans visionOS, en particulier des contrôles en surbrillance quand on les regarde. Pour avoir utilisé quelques apps iPadOS avec le casque, c’est possible sans être très pratique, puisqu’il faut espérer que son regard est bien fixé sur le bon élément. C’est d’autant plus compliqué que les boutons sont souvent trop petits pour ce contexte, où la précision est moindre qu’avec un curseur ou même un écran tactile.

Avoir une app native est en tout cas un plus indéniable, même si un gestionnaire de notes comme OneNote a bien besoin d’un meilleur clavier que le virtuel fourni par Apple avec le Vision Pro. Microsoft propose toutes ses apps dans le casque, même si la majorité reste en mode compatibilité. Cela dit, l’ajout de son gestionnaire de notes prouve que la firme de Redmond compte bien compléter sa collection d’apps optimisées et on aura peut-être Outlook, Copilot ou même les apps Xbox par la suite.