Jony Ive : l'Apple Watch progressera comme l'iPod et l'iPhone

Florian Innocente |

Si l’on se souvient des évolutions matérielles et logicielles qu’ont connus les premiers iPhone et iPod, alors on peut être raisonnablement optimiste s’agissant de l’Apple Watch. C’est ce qu’a voulu faire comprendre Jonathan Ive, interviewé par Business of Fashion. C’était dans le cadre de sa présence à l’exposition “Manus x Machina — La Mode à l’Age de la Technologie” au Metropolitan Museum of Art de New York. Un événement co-sponsorisé par Apple.

Jony Ive, Tim Cook et lauren Powell Jobs — crédit : BFA — Cliquer pour agrandir

Ce rendez-vous, précédé d’un gala annuel, a vu se côtoyer vedettes du show-biz et représentants de la Silicon Valley (c’est plus explicite en images) comme Tim Cook venu avec Lauren Powell Jobs, Jony Ive et Zane Lowe, Elon Musk ou encore Marissa Mayer.

Refusant d’être très précis sur la manière dont sa montre allait évoluer, Jony Ive a préféré dresser un parallèle avec de précédents produits d’Apple et sur la façon dont ils ont progressé de manière très importante :

Lorsqu'on se souvient des premières générations de l'iPod ou de l'iPhone — ce qui s'est passé dans les 2, 3, 4 années qui ont suivi a été d'une importance majeure. Vous seriez très surpris de réaliser que certaines choses n'étaient pas dans la toute première version de l'iPhone, alors que vous êtes probablement persuadé aujourd'hui qu'il les avait déjà.

Pour rafraîchir la mémoire sur le sujet, le premier iPhone et son iPhone OS 1.0 n’avaient pas : de 3G, de possibilité de filmer, d’appareil photo à l’avant, de MMS, de fonction copier-coller, de service iMessages, d’App Store (et donc pas d’apps autres que celles d’Apple), de possibilité d’ajouter une pièce-jointe à un email, de réorganiser les icônes sur l’écran d’accueil, d’acheter de la musique directement sur son iPhone, de vrai multitâche (on pouvait juste écouter de la musique en arrière-plan)… et pas de version or rose non plus.

Les dimensions et le rôle d’une montre étant bien différents de ceux d’un smartphone on ne s’attend pas à voir des bonds aussi significatifs que ceux qu’ont connu l’iPhone et l’iPod, mais le propos de Ive reste intéressant et prometteur.

Il a ensuite insisté sur le fait qu’Apple n’a pas décidé d’entrer dans ce secteur par pur opportunisme commercial :

C'est un secteur qui est nouveau pour nous, un domaine qui nous semble parfaitement naturel parce que nous l'appréhendons avec beaucoup de sincérité. Il ne s'agit pas d'être opportunistes à la manière de nos concurrents. On ne se dit pas : "Eh bien, c'est une catégorie en pleine croissance". Ce serait complètement à l'opposé de la réalité.

Dans son discours d’ouverture de l’exposition (où sont visibles des vêtements de grandes maisons, réalisés conjointement avec des méthodes classiques et modernes), Ive a rappelé l’importance pour les designers de connaître l’art du travail manuel. De savoir travailler les matériaux et pas seulement à la souris avec un logiciel de modélisation 3D.

Dans l'équipe de conception chez Apple nous partageons certaines des préoccupations et des objectifs des designers dont vous voyez le travail aujourd'hui. Beaucoup d'entre nous croient dans les possibilités poétiques qu'offrent la machine, et dans une égale mesure nous avons énormément de respect et d'admiration pour ce qui est fait à la main.
Notre objectif a toujours été d'essayer de créer des objets qui sont aussi beaux qu'ils sont fonctionnels, aussi élégants qu'ils sont utiles. Nos designs physiques sont nourris par notre passion pour les matériaux et les procédés basés sur une expérience que nous avons acquise en faisant vraiment les choses nous-mêmes.
Il est étonnant de constater que de moins en moins de designers, quelle que soit leur discipline, sont intéressés par connaître en détails comment un produit a été conçu. Avec un père qui est un artisan fabuleux (spécialisé dans l'orfèvrerie, NDLR), j'ai été élevé dans la conviction fondamentale que c'est seulement en travaillant avec vos propres mains un matériau que vous allez comprendre sa vraie nature, ses caractéristiques, ses attributs et, chose très importante : son potentiel. J'ai toujours pensé qu'il était crucial de comprendre le monde physique et les vrais objets, et non pas des représentations purement numériques.
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