Test de l’Inspire HR de Fitbit

Mickaël Bazoge |

Les bracelets traqueurs d’activité ont-ils encore un avenir ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que les montres connectées sont de plus en plus abordables, tout en offrant une grande polyvalence et davantage de fonctions. Fitbit ne s’avoue pas vaincu pour autant.

L’Inspire et l’Inspire HR sont les nouveaux bracelets Fitbit pour ceux qui ne veulent pas d’une montre connectée. Le constructeur, anciennement numéro 1 du marché avant d’être blackboulé dans les profondeurs du classement, n’a plus grand-chose à prouver sur ce segment.

Ses nouveaux modèles revêtent malgré tout une grande importance, puisqu’ils remplacent les populaires bracelets Alta et Alta HR. Fitbit a fait le grand ménage dans son catalogue en supprimant des rayons ses traqueurs One, Zip et Flex. En dehors des Inspire, il reste le Charge 3 plus encombrant, le reste de la gamme s’articulant autour des montres connectées (Ionic et surtout Versa).

Avec son cardiofréquencemètre, l’Inspire HR est 30 € plus cher que l’Inspire tout court. Cela positionne le bracelet haut de gamme à 100 €, un prix somme toute élevé quand on le compare avec des produits comme le Mi Band 3 de Xiaomi à 30 €… Fitbit a néanmois quelques arguments à faire valoir.

Qu’inspire l’Inspire ?

Pour dire la vérité, quand on a vu un bracelet traqueur d’activité, on les a un peu tous vus. L’Inspire HR n’a rien qui lui permette de sortir vraiment du lot1, le module en lui-même est un bloc de plastique noir équipé d’un écran OLED qu’on devine tout petit entouré de larges bordures.

Si l’écran est tactile, l’utilisation du traqueur passe aussi par un bouton présent sur la tranche. À l’arrière prend place le moniteur de fréquence cardiaque optique avec sa lumière verte, ainsi que les contacts pour la recharge de la batterie. Le bracelet peut être remplacé (Fitbit en propose un grand choix à partir de 30 €), les deux morceaux se détachent au moyen d’une pompe.

Une fois au poignet, l’Inspire se fait assez vite oublier dans la vie de tous les jours. J’émets un petit bémol sur l’épaisseur du traqueur, similaire à celle d’une Apple Watch. La nuit, le bracelet a tendance à « accrocher » la literie. Au quotidien, l’utilisation est simple, l’Inspire HR gérant son petit bazar tout seul.

En matière de personnalisation du cadran, le choix est évidemment plus limité que sur l’Apple Watch, et puis l’écran est uniquement noir et blanc. L’application Fitbit offre toutefois plusieurs cadrans, certains affichant plus d’informations que d’autres. Dommage que l’on ne puisse pas en stocker deux ou trois sur le bracelet en lui-même (il faut en passer absolument par l’app).

On retrouve les fonctions classiques de ce genre de produit : nombre de pas, minutes actives, calories brûlées, notifications sur l’écran (vu sa taille, ce n’est pas nécessairement pratique), objectifs horaires (250 pas) et journaliers, ainsi que la reconnaissance automatique d’activités sportives (course, marche, vélo, natation).

Ajoutons à cela une étanchéité jusqu’à 50 mètres pour la douche ou la piscine. Attention cependant, le traqueur ne comptera pas les longueurs. L’Inspire HR n’intègre pas de GPS, il peut cependant utiliser celui de l’iPhone qu’il faudra donc emporter avec soi pour obtenir le tracé de ses courses. L’altimètre est l’autre absent de marque : le bracelet ne saura pas compter les étages montés.

Le tableau de bord de l’application Fitbit et le panneau de réglages de l’Inspire HR.

L’utilisateur pourrait presque se contenter de porter le bracelet sans s’en occuper. Ce d’autant que l’autonomie annoncée, 5 jours, est au rendez-vous. Et même un peu plus si le volume de notifications et l’activité sportive sont au plus bas.

Inspirez, expirez

La principale différence entre l’Inspire et le modèle HR, c’est évidemment la présence du cardiofréquencemètre dans ce dernier. Le capteur relève la fréquence cardiaque toutes les cinq secondes en temps normal, et chaque seconde pendant le suivi d’un exercice. Il est aussi possible de consulter en temps réel le rythme de son palpitant.

Le bracelet exploite ces mesures cardiaques à plusieurs occasions. Cela lui permet d’être plus précis dans les relevés des activités sportives et du sommeil, et aussi pour déterminer la forme cardio de l’utilisateur.

Va falloir reprendre sérieusement l’entraînement…

Le cardiofréquencemètre permet à l’application compagnon de mesurer les zones de fréquence cardiaque durant les exercices : l’effort accompli durant une activité sportive a-t-il permis d’éliminer des graisses ? Cette information peut servir à déterminer si on a suffisamment poussé sur le champignon, en fonction de ses objectifs.

Le bracelet est censé mesurer automatiquement un exercice sportif. C’est surtout le cas en extérieur. Sur un tapis roulant ou sur un vélo d’appartement, mon Inspire HR est resté désespérément muet. Dans votre salle de sport préférée, mieux vaut donc ne pas oublier de lancer manuellement l’activité depuis le bracelet.

De base, le traqueur permet de lancer une session de running, vélo, natation, tapis de course, musculation et d’exercices à intervalles (30 secondes d’effort, 10 secondes de repos). Des options de personnalisation sont disponibles dans l’application Fitbit (pour le minuteur à intervalles, par exemple), ainsi que la possibilité d’ajouter ou de supprimer certaines activités.

Au petit jeu de la comparaison, difficile de dire si c’est l’Inspire HR ou l’Apple Watch qui voit le plus juste. La moyenne du rythme cardiaque est similaire, mais pour le reste on n’obtient pas les mêmes résultats de calories en activité, en rythme moyen, ni même en distance parcourue…

J’aurais plutôt tendance à croire l’Apple Watch qui donne un résultat proche de celui qui était affiché par le tapis roulant.

Avec une telle autonomie, rien de plus facile que de garder le bracelet au poignet la nuit. Ça tombe bien, comme la plupart des traqueurs de Fitbit, l’Inspire HR peut être d’une aide secourable pour en savoir un peu plus de la qualité de son sommeil. Il n’y a rien de spécial à faire ici, seulement porter le bracelet en dormant.

Fitbit a toujours réalisé un bon travail de présentation pour les relevés de sommeil, et l’Inspire HR ne fait pas exception. Le moniteur cardiaque permet de quantifier les différentes phases de sommeil (léger, profond, paradoxal) présentées sous la forme de petits graphiques très clairs.

L’application donne aussi des explications sur les différents indicateurs de sommeil, une pédagogie intéressante que l’on ne retrouve pas forcément ailleurs dans d’autres applications de suivi des nuits. Pour mener une vie saine, il convient de se coucher pas trop tard et de dormir longtemps, mais malheureusement ce n’est pas ce bracelet (ni aucun autre) qui va nous pousser à améliorer le sommeil si on ne le veut pas !

Pour conclure

Avec son capteur de fréquence cardiaque, sa discrétion et une autonomie longue durée, l’Inspire HR a de quoi satisfaire ceux qui ne veulent pas s’encombrer d’une montre connectée pour mesurer leur activité physique au quotidien.

La partie logicielle, qui s’appuie sur les années d’expertise de Fitbit, est bien faite. Mais on regrette que le constructeur continue d’ignorer HealthKit : les données recueillies par le bracelet ne seront pas consultables dans l’app Santé d’Apple.

L’Inspire HR ne comprend ni GPS (un atout pour l’autonomie) ni altimètre. L’affichage des notifications ne sert pas à grand-chose sur un si petit écran. Heureusement, il est possible de le désactiver.

Ce nouveau bracelet à 100 € n’est pas un mauvais bougre, il fait son boulot discrètement sans mobiliser constamment l’attention de l’utilisateur. Malgré tout, il manque un peu… d’inspiration. Oui, il fallait que je la fasse.


  1. À moins de jeter son dévolu sur le modèle mauve bien sûr, mais qui le voudrait ? ↩︎

Note

Les plus :

  • Autonomie
  • Logiciel Fitbit bien fichu
  • Design passe-partout…

Les moins :

  • … mais aussi design passe-partout
  • Pas de GPS ni d’altimètre
  • Pas de compatibilité HealthKit

Prix :

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