Comment le Vision Pro s’efforce de respecter votre intimité

Stéphane Moussie |

Il voit tout, il entend tout, il sait (presque) tout. Avec sa myriade de capteurs, de caméras et de micros, le Vision Pro connait mieux votre environnement que n’importe quel autre appareil. Pièce dans laquelle vous vous trouvez, meubles, objets… Rien ne lui échappe. Ses yeux sont également braqués constamment sur les vôtres ainsi que sur vos mains pour analyser vos intentions et vos actions.

Peut-on faire confiance au Vision Pro pour que toutes ces données personnelles le restent ? Apple, qui fait depuis des années de la confidentialité un cheval de bataille et un argument marketing, assure que oui, évidemment. La Pomme applique les mêmes grands principes que pour ses autres produits : collecte minimale de données, traitement en local autant que possible, effort de transparence et souci de la sécurité. Mais le Vision Pro n’est pas un appareil comme les autres ; de par sa nature, il est plus intrusif qu’un iPhone. Voyons quelles mesures sont prises pour garder privé tout ce qu’il voit.

Image WatchGeneration

La protection de l’environnement

Au bureau, dans le salon, mais aussi dans la chambre, dans la cuisine et même dans les toilettes, le Vision Pro vous suit n’importe où dans la maison puisqu’il ne quitte pas votre tête. Dans chaque pièce, le casque crée automatiquement une carte 3D de votre environnement qui est stockée en local et chiffrée avec le code de l’appareil. Cette carte comprend un maillage polygonal représentant les contours des objets, une estimation des plans, des données d’ancrage et des identifications d’objets.

Elle est utilisée par visionOS pour garder en place les fenêtres que vous dispersez aux quatre coins de votre domicile, pour générer des effets d’ombre réalistes ou encore pour éviter de vous cogner contre les murs alors que vous êtes immergé dans une scène virtuelle.

La carte 3D créée par le Vision Pro. Vidéo Apple.

Une telle carte est une mine d’or pour les annonceurs : avec ces données précises sur votre intérieur (dimensions, meubles, objets…), ils pourraient vous cibler comme jamais. Vous avez laissé une boîte de biscuits sur la table de la cuisine ? Hop, une pub pour des biscuits lors de votre prochaine visite sur un site web. C’est d’ailleurs pour ce genre de données qu’Amazon a voulu acquérir, en vain, iRobot et sa flotte d’aspirateurs connectés.

Sur le Vision Pro, cette carte 3D sensible n’est pas ouverte aux quatre vents. Par défaut, aucune app n’y a accès. Les applications qui s’ouvrent dans l’« espace partagé », c’est-à-dire dans l’espace où les apps peuvent être mises côte à côte (l’équivalent du bureau sur macOS), n’ont jamais accès à la carte. C’est visionOS qui gère entièrement leur intégration dans l’environnement réel.

Pour les applications « Full Space », qui offrent des expériences immersives en tirant plus largement parti de l’espace (on ne peut en ouvrir qu’une seule à la fois), la situation est différente. Pour interagir de manière avancée avec l’environnement réel, ces applications ont besoin d’accéder aux données captées par le Vision Pro. C’est le cas de l’expérience Encounter Dinosaurs qui fait voler un papillon à travers la pièce avant de faire surgir des dinosaures.

Demande d’autorisation d’une app Full Space aux données d’environnement réel.

La suite est réservée aux membre du Club iGen.

Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vous au Club iGen !
Accédez aux commentaires de l'article