Swatch : de futures montres connectées « Swiss Made »

Anthony Nelzin-Santos |

Nick Hayek l’a toujours dit : le groupe Swatch ne produira pas de montres connectées si elles ne peuvent pas recevoir la patente « Swiss Made ». Alors que le plus grand horloger du monde sent la pression d’Apple et de Google s’intensifier, il veut se donner les moyens de concevoir une véritable montre connectée suisse d’ici à l’année prochaine.

La Swatch Bellamy, qui intègre une puce NFC. Image Swatch.

Après avoir tâté le terrain avec une montre capable de payer sans contact et une autre dédiée au suivi des activités sportives, le groupe Swatch compte bien concevoir une « véritable » montre connectée. Et une montre connectée « Swiss Made » : l’horloger s’associe au Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) pour concevoir « un écosystème (…) spécialement conçu pour les besoins des petits objets connectés ».

Le CSEM est un maillon essentiel de la chaine de production horlogère suisse, un haut-lieu de la R&D bénéficiant à toute l’industrie, même s’il possède une relation privilégiée avec son actionnaire Swatch. Il travaille aussi bien sur des composants mécaniques (pièces en silicium, découpe laser, assemblage automatisé, mouvements simplifiés…) que des composants électroniques (circuits intégrés, gestion de l’énergie…).

L’écosystème conçu par Swatch et le CSEM sera bâti autour d’un logiciel développé en Suisse, censé garantir « (une) sécurité et (une) protection absolue des données, grâce à l’indépendance totale et à l’autonomie de l’OS vis-à-vis des géants mondiaux des logiciels, essentiellement américains ». Tel qu’il est présenté, il tiendrait moins du système d’exploitation complet que du firmware, « conçu pour durer » et ne nécessitant « pas de mises à jour régulières ».

Face à l’Apple Watch et aux montres Android Wear, Nick Hayek a toujours défendu une approche moins généraliste, mais moins dépendante de contraintes énergétiques. Par l’intermédiaire de sa filiale Renata, le groupe Swatch a multiplié les dépôts de brevets autour des batteries et de la gestion de l’énergie. Le CSEM est lui spécialiste des systèmes à très basse consommation, et travaille sur les premières implémentations du Bluetooth 5.

Les deux partenaires voient au-delà de la montre connectée, et imaginent faciliter la création d’une industrie suisse des « objets connectés » grâce à leur plateforme logicielle. Le groupe Swatch et le CSEM assurent que les premiers produits issus de leur partenariat, doté d’un budget de plusieurs millions de francs suisses, seront commercialisés à la fin de l’année 2018.

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