Si WiseWear est en faillite, c'est la faute à Apple

Mickaël Bazoge |

Si l'entreprise WiseWear s'est placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites, c'est… à cause d'Apple. Cette société a acheté les actifs de Reserve Strap, une start-up qui a mis au point un bracelet-batterie pour l'Apple Watch. Cet accessoire a ceci de particulier qu'il exploitait le port diagnostic de la montre, caché à l'intérieur de la fente dans laquelle on glisse le bracelet.

Un produit prometteur donc, mais qui n'a jamais été commercialisé et pour cause. Apple n'avait pas l'intention de laisser quiconque exploiter ce fameux port : en avril 2016, watchOS 2.0.1 modifiait le comportement du protocole externe des accessoires Apple, désactivant la possibilité de charger la montre à travers ce port. Reserve Strap a alors suspendu les commandes de son bracelet (facturé 250 $), prélude à l'arrêt complet de la vente.

Ce blocage aurait empêché WiseWear de sécuriser un tour de table à 2 millions de dollars, de l'argent nécessaire pour lui permettre de continuer ses opérations et produire ses propres appareils (des traqueurs d'activité). Cette entreprise a acquis les dettes et les actifs de Reserve Strap l'an dernier pour un demi-million de dollars, bien après qu'Apple a bloqué la fonction de base qui donnait son utilité à ce bracelet.

La propriété intellectuelle de Reserve Strap, désormais entre les mains de WiseWear, avait donc perdu de sa valeur, et pour cause. Selon Ron Smeberg, l'avocat en charge du dossier, Apple se serait rendue coupable d'une « restriction illégale de commerce ». Malgré ces accusations, WiseWear n'a pas déposé plainte contre Apple, du moins pas encore ; et si c'était le cas, il n'est pas certain que la société puisse y gagner quoi que ce soit puisqu'elle a acquis ces actifs après le blocage de la fonction.

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