Un bain de sueur artificielle pour tester les bracelets de l'Apple Watch

Mickaël Bazoge |

Les produits en contact avec la peau, comme les bracelets des Apple Watch, sont l'objet de toutes les attentions à Cupertino. Pas question de voir se multiplier les plaintes pour démangeaisons et autres rougeurs autour du poignet ! Dans le labo d'essais environnementaux du constructeur, les chimistes et les toxicologues d'Apple testent les bracelets de la montre en les plongeant dans des pots remplis de… sueur artificielle.

Il s'agit pour la Pomme de s'assurer que les matériaux utilisés dans les bracelets ne s'écoulent pas dans un environnement acide. Notamment sur les bracelets Sport en fluoroélastomère, qui intègrent un système de fermeture à clou métallique. Ces bracelets sont particulièrement prisés des sportifs et partant, ils sont les plus susceptibles de se frotter à de la sueur.

Il s'agit là d'un exemple des travaux que réalise ce labo, créé en 2006 et qui depuis, s'est agrandi démesurément : il est trente fois plus grand qu'à sa naissance, nous apprend le rapport environnemental 2018 [PDF] qu'Apple a mis en ligne hier.

L'équipement de ce labo est à la pointe du progrès : instruments de chromatographie (séparation des substances) et de spectrométrie de masse (identification des molécules afin de caractériser leur structure chimique). De quoi aider les petits chimistes d'Apple à mieux détecter les substances qui peuvent poser des problèmes.

Le constructeur utilise aussi la spectroscopie laser pour analyser les matériaux qui entrent dans la composition des composants de ses appareils. Utile pour détecter des substances dangereuses comme le béryllium. Cet équipement est également utilisé par les rovers de Mars…

Ce rapport donne aussi l'occasion pour Apple de rappeler que plusieurs substances toxiques ont été bannies de ses produits. C'est le cas justement du béryllium, que l'on trouve dans les alliages de cuivre des connecteurs ; le mercure est non grata depuis 2009, tout comme le plomb (depuis 2006), l'arsenic (depuis 2008), les retardateurs de flamme bromés (depuis 2008 également). Le PVC et les phtalates ont été remplacés par des élastomères thermoplastiques.

Afin d'évaluer la dangerosité potentielle de ses appareils, Apple utilise des programmes FMD (Full Material Disclosure) afin d'identifier toutes les substances utilisées dans ses produits. Plus de 25 000 composants individuels ont été collectés, soit la moitié de ceux présents dans les appareils.

La priorité est mise sur les matériaux qui posent les plus gros risques potentiels, c'est à dire ceux qui ont des contacts prolongés avec la peau et ceux utilisés en grande quantité.

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