Plongée : avec ce caisson, l’iPhone va plus loin que l’Apple Watch Ultra

Olivier Busuttil |

Il n'y a pas que l'Apple Watch Ultra qui peut descendre dans les abysses. Alors que nous venons de publier un test détaillé de la montre accompagnée de l'application Oceanic+, l'éditeur de cette dernière annonce que l'iPhone peut désormais servir d'ordinateur de plongée. Et surprise, le smartphone est capable de faire mieux que la montre !

Cela faisait presque un an qu'Oceanic faisait la promotion d'un caisson étanche dédié à l'iPhone sur son site web, un accessoire « disponible » en précommande dont les fonctions n'étaient pas très précises. Le 31 août, c'est à travers une vidéo que le fabricant a enfin dévoilé la réalité de son produit. Dans ce clip de 14 minutes au caractère très cupertinien, il y a quelques bonnes surprises et puis un petit faisceau d'indices laissant imaginer une évolution des fonctions sous-marines de l'Apple Watch Ultra à (très) court terme !

Images sous-marines

Le caisson sous-marin développé par Oceanic est avant tout dédié à la prise de vues subaquatiques. Si ce genre de matériel existe déjà, celui dont on parle ici propose une fonction originale. La partie photo/vidéo de l'application liée au boîtier intègre en effet un algorithme de correction colorimétrique qui agit sur la balance des blancs et la saturation en fonction de la profondeur.

Au cours d'une plongée en mer, les couleurs disparaissent les unes après les autres au fil de la descente. Image Thomei08 (CC BY-SA 3.0)

Sous l'eau, plus la prise de vue est profonde, plus le bleu envahit l'image et moins les couleurs réelles transparaissent. Oceanic affirme compenser intelligemment ce phénomène dit d'absorption sélective grâce sa correction automatique, le caisson connaissant la profondeur en temps réel grâce à son profondimètre intégré (voir plus bas). Il est très probable que la correction numérique fonctionne de façon satisfaisante dans les premiers mètres, mais l'efficacité d'un tel dispositif au-delà de 10 ou 15 mètres reste à prouver. D'ailleurs, la démonstration réalisée par Oceanic dans la vidéo de présentation (capture ci-dessous) est réalisée dans les premiers mètres de l'immersion. À tester !

À gauche, les algorithmes de correction automatique sont à l'oeuvre. À droite, le cliché est brut.

Le vidéaste-photographe peut désactiver la fonction de correction automatique pour gérer lui-même la perte des couleurs sous l'eau. Au moment du tournage, cela passe par l'ajout de lumière artificielle tandis qu'au moment de la post-production, c'est sur les outils d'édition colorimétrique que ça se joue. Il est bien sûr préférable de traiter la disparition naturelle des couleurs au moment de la prise de vue. Le caisson d'Oceanic facilite d'ailleurs cela grâce à la présence sur sa face inférieure de montures type 1/4"-20 dédiées au montage de bras magiques au bout desquels des phares peuvent être fixés.

La vidéo

Même si le caisson semble dédié avant tout à la prise de vue sous-marine, la fonction vidéo est présentée de façon assez succincte. L'interface photo/vidéo qui illustre les pages du produit est celle qui a été développée par Oceanic. Ses options ne sont pas détaillées. Une capture d'écran révèle bien la possibilité de tourner en 1080p à 30 i/s, mais c'est tout. On ne sait pas encore si la 4K est bien de mise ou bien si on peut prendre la main sur la vitesse d'obturation qui, en vidéo, s'avère déterminant si on veut obtenir le résultat le plus cinématographique possible.

Le seul visuel concernant la partie photo/vidéo ne révèle pas grand-chose, à part un mode 1080p à 30 i/s et quelques maigres options.

On apprend tout de même que la partie vidéo est dotée d'une fonction hybride mêlant à la fois vidéo et photo. On peut ainsi demander à l'iPhone de capturer un fichier photo à intervalle régulier lors du tournage d'une vidéo. Que ce soit la correction automatique de la colorimétrie ou bien la prise de photo à intervalle régulier, tout cela est évidemment exclusif à l'application Oceanic+. Il n'est pour le moment pas question que des éditeurs comme Filmic Pro ou Beastgrip soient compatibles avec les commandes du caisson.

La photo

La partie photo n'est pas beaucoup plus détaillée que la vidéo. Cependant, sur le site d'Oceanic, on apprend que si les photos au format HEIC peuvent être améliorées par l'algorithme maison de l'éditeur, le mode RAW capture au contraire des photos dans une version brute dont il faudra corriger la colorimétrie au moment de l'édition. Si cette dernière peut être effectuée par n'importe quelle application de retouche, elle peut aussi être réalisée dans Oceanic+ via un jeu de paramètres qu'il faudra tester.

L'édition des photos peut s'effectuer dans l'application Oceanic+ à travers différentes options colorimétriques. Si une correction automatique est possible, l'outil semble faire l'impasse sur les outils classiques de retouche (contraste, structure, netteté, etc.).

Que ce soit en photo ou en vidéo, les fichiers sont stockés dans la bibliothèque photo d'iOS, mais sont aussi affichés dans l'application Oceanic+. Le carnet de plongée dont les fonctions sont détaillées dans mon essai de l'Apple Watch Ultra en plongée accueille désormais les photos et vidéos capturées avec le caisson. Les médias sont attribués à chaque plongée et peuvent ainsi être partagés auprès de différentes communautés de plongeurs ou pas.

Fonctions communautaires

Il y a presque un an, Oceanic avait promis des fonctions communautaires. Les voici ! Les photos peuvent être partagées sur les réseaux sociaux, mais aussi via la messagerie. Dans tous les cas, le plongeur a le choix entre un partage simple et un partage augmenté des paramètres de la plongée associée. Le résultat, présenté ci-dessous, est assez séduisant.

Lors du partage de la photo, les paramètres de plongée peuvent être élégamment ajoutés en surimpression.

Le caisson

Fait de matière plastique très résistante et de fibre de verre, le caisson comporte assez peu d'éléments. À l'avant, une vitre laisse la lumière frapper les objectifs tandis qu'un grip complété d'un bouton de déclenchement facilite la prise en main. À l'arrière, une seconde vitre recouvre l'écran du smartphone et 4 boutons directionnels permettent la prise de vue, l'accès aux différentes focales, le contrôle de l'affichage et la navigation dans les menus. L'ensemble est alimenté par une batterie interne rechargeable en USB-C offrant « une semaine de plongée », soit une centaine d'heures de fonctionnement.

En façade, une large vitre laisse assez d'espace aux 3 objectifs des derniers iPhone tandis que le volumineux grip facilite la prise en main. Image Oceanic.

La partie inférieure du caisson accueille quant à elle la pompe automatique chargée d'assurer l'étanchéité du caisson et plusieurs montures de type 1/4"-20 qui peuvent accueillir les accessoires de votre choix. On pense en premier lieu à l'éclairage. Le caisson étant de taille réduite, on peut s'interroger sur l'équilibrage d'un dispositif intégrant deux grands bras flanqués d'un phare. Seul un test saura lever le doute.

En bas à gauche, la pompe automatique qui assure l'étanchéité du caisson est complétée d'une alarme sonore qui retentit en cas d'intrusion d'eau.

Compatibilité

Aux côtés d'un petit réceptacle chargé d'une pastille anti-humidité dédiée à la lutte contre la condensation, le corps du caisson accueille l'iPhone. Tous les appareils proposés par Apple depuis l'iPhone X sont compatibles avec le boitier sous-marin. Peu importe que votre iPhone dispose de deux ou trois objectifs, les boutons directionnels situés à l'arrière du caisson permettent de passer de l'un à l'autre d'une simple pression. Il faudra tout de même que le smartphone soit sous iOS 16 au moins.

Liste des appareils compatibles en août 2023. Le caisson est exclusif aux iPhone.

Les plongeurs amateurs de smartphones Android ne sont pour le moment pas concernés. C'est certainement pour des raisons logicielles car le partenariat très poussé qu'Apple et Oceanic ont mis en place révèle désormais une surprise plutôt étonnante…

L'ordinateur de plongée réinventé

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