Les astuces d'Apple pour améliorer le GPS de l'Apple Watch

Félix Cattafesta |

D'une année sur l'autre, Apple affine le GPS de son Apple Watch : le récent modèle Ultra intègre même un GPS L5 plus précis que celui des Series 8 ou SE. Wareable a pu papoter avec Rob Mayor, Directeur des technologies de localisation et de mouvement, et Eric Jue, directeur du marketing produit de l'Apple Watch, pour savoir comment tout cela fonctionnait sous le capot.

Sur le pourtour de l’écran, de petites fenêtres radiotransparentes profitent aux antennes GPS de l'Apple Watch Ultra. Image Apple.

Un obstacle a donné du fil à retordre aux ingénieurs d'Apple : les mouvements des utilisateurs pendant une séance d'entrainement peuvent jouer sur le suivi GPS. Le fait de bouger le bras de haut en bas influence en effet les données recueillies par le boîtier, et Apple a donc dû faire en sorte que les algorithmes les prennent en compte. « Nous avons étudié la fusion des mouvements pour être sûrs d'obtenir les meilleures mesures possibles », explique Rob Mayor. Ces informations sont ensuite mêlées à celles du GPS, pour un résultat adapté à chaque activité.

Autre tour dans le sac d'Apple : un système lui permettant d'anticiper où se trouvent les satellites. Pour rappel, le système GPS repose sur une constellation de 31 satellites dispersés sur 6 orbites différentes. Grâce à une technique, Apple peut faire des prévisions orbitales jusqu'à une semaine et les utiliser hors ligne.

La montre n'a donc pas besoin de décoder certaines informations envoyées par les satellites lorsqu'on démarre une activité. C'est un gain de temps, car elles pourraient être bloquées par différents obstacles (bâtiments, arbres). « Vous pouvez utiliser plus de signaux immédiatement, ce qui vous permet d'obtenir un positionnement précis dès que vous commencez une séance d'entrainement ».

Pour améliorer son GPS, Cupertino s'appuie également sur d'autres capteurs de ses montres comme les accéléromètres, les gyroscopes, le baromètre et la boussole. Ceux-ci ont été revus cette année étant donné qu'ils sont utilisés par la nouvelle fonction de détection des accidents. Ils enregistrent en continu les mouvements des bras, par exemple lors d'une marche, d'une course ou de tout autre entrainement. Ce suivi des mouvements sert à améliorer la précision de la localisation.

Ces dynamiques de mouvement peuvent être combinées avec le GPS pour réaliser des opérations telles qu'une déduction à l'estime des piétons et de la conduite. Cette méthode consiste à déterminer la position actuelle d'un objet en se basant sur une position précédemment déterminée ou sur des éléments fixes comme la vitesse.

Cette combine permet à la montre de se baser sur différentes sources et d'affiner un parcours en ayant recours à plusieurs points de suivi. Elle offre également à l'utilisateur de rester sur son itinéraire lorsqu’elle est associée à des cartes.

Image : Apple.

Le suivi des données dans l'eau s'est également révélé être un problème, étant donné que celle-ci bloque rapidement le signal GPS. Apple a donc dû trouver une parade. « Nous observons le mouvement de votre geste, et lorsque la montre est au-dessus de l'eau, nous activons le suivi par satellite », indique Rob Mayor. « Nous savions qu'il n'y a pas de signal GPS sous l'eau et nous avons donc dû faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour vous fournir un suivi de votre nage sous l'eau », déclare Eric Jue.

Apple précise que la plupart des nageurs nagent de manière libre avec leur bras très souvent hors de l'eau. Cupertino s'est donc concentré sur cette petite fenêtre pour obtenir les informations de localisation, faisant en sorte d'optimiser le moment pendant lequel la montre essaye de récupérer l'info. « Nous avons commencé il y a plus de quatre ans, et nous avons pu continuer à améliorer ces algorithmes au fil du temps, au point qu'aujourd'hui, cela fonctionne plutôt bien », estime Eric Jue.

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