L'Apple Watch aurait pu fonctionner avec les smartphones Android, Apple a longuement travaillé sur le sujet avant de stopper cet effort.

La plainte contre Apple du département de la Justice des États-Unis (DOJ) utilise l'intégration de l'Apple Watch avec l'iPhone et les difficultés faites aux fabricants tiers parmi les exemples de comportements d'Apple jugés monopolistiques. L'un des multiples passages de la plainte à propos de l'Apple Watch dit :

La montre connectée d'Apple, l'Apple Watch, n'est compatible qu'avec l'iPhone. Dès lors, si Apple peut inciter un utilisateur à acheter une Apple Watch, il devient plus coûteux pour cet utilisateur d'acheter un autre type de smartphone, car cela oblige l'utilisateur à abandonner sa coûteuse Apple Watch pour acheter une nouvelle montre connectée compatible Android.

Apple a répondu indirectement au DOJ en transmettant à certains sites l'information selon laquelle, trois années durant, elle a réfléchi à développer une compatibilité de l'Apple Watch avec Android. Avant de renoncer en estimant que ce ne serait pas faisable techniquement du fait de limitations techniques. Quels sont ces grands obstacles précisément ? Mystère.

En novembre dernier, Mark Gurman révélait qu'Apple avait travaillé à porter sur Android les composants nécessaires à une compatibilité de l'Apple Watch — le projet "Fennel" (ou "Fenouil") et à y avoir également l'app Santé.

Ce développement était quasiment achevé, d'après Bloomberg lorsqu'il a été mis au placard. Plutôt que des arguments techniques, c'est la notion d'écosystème qui aurait prévalu. Ce que laisse aussi entendre le DOJ :

Dans un e-mail de 2019, le vice-président du marketing produit pour Apple Watch a reconnu que l'Apple Watch « pourrait aider à empêcher les clients d'iPhone de changer ». Des enquêtes aboutissent à des conclusions similaires : de nombreux utilisateurs affirment que les autres appareils connectés à leur iPhone sont la raison pour laquelle ils ne passent pas à Android […] Apple reconnait aussi que rendre l'Apple Watch compatible avec Android supprimerait un élément différenciateur de l'iPhone.

C'est le même raisonnement qui a fait qu'Apple n'a jamais décliné iMessage sur Android, alors qu'au moins un VP d'Apple, Eddy Cue, le patron des services, y était plutôt favorable. À l'inverse de Craig Federighi et de Tim Cook, opposés à l'idée, car inquiets des conséquences possibles sur les ventes d'iPhone.

D'autres points de la plainte citent des exemples où les montres concurrentes ne peuvent profiter de la même fluidité d'interaction qui existe entre l'Apple Watch et l'iPhone.