Facebook voit grand avec la réalité virtuelle

Stéphane Moussie |

La VR sera « la prochaine plateforme informatique », a déclaré Mark Zuckerberg en ouverture de la première conférence Oculus d'envergure. Le fondateur de Facebook a esquissé un futur où réalité virtuelle et réalité augmentée seront intégrées dans une paire de lunettes à l'apparence classique. Dans 10 ou 15 ans, ce sont 1 milliard de personnes qui porteront ces lunettes high-tech, d'après le visionnaire.

Mais on n'en est pas encore là. Aujourd'hui, 1 million de personnes seulement utilisent la réalité virtuelle au moins une fois par mois. Zuckerberg en est sûr — sinon il n'aurait pas acquis Oculus contre 2 milliards de dollars en 2014 —, la VR va avoir un rôle à jouer dans les interactions sociales. Et de joindre l'acte à la parole en réalisant une première démonstration d'une expérience sociale.

Coiffé d'un Oculus Rift, le jeune CEO a discuté en temps réel avec des collègues représentés par des avatars 3D très expressifs — les expressions du visage sont reproduites et amplifiées par les bonshommes virtuels.

Les avatars apparaissent en surimpression de l'environnement réel grâce à une caméra présente dans le casque, mais ils peuvent être aussi placés dans un tout autre univers.

En contrôlant leur avatar avec le périphérique Oculus Touch (en vente en décembre à 199 $), les joyeux lurons ont virtuellement joué aux échecs, fait une bataille de sabre laser et regardé des vidéos, jusqu'à ce qu'ils soient interrompus par un appel vidéo Messenger de Priscilla Chan (la réelle, pas son avatar). Et Mark Zuckerberg de prendre un selfie virtuel avec sa femme, donnant lieu à une scène digne d'Inception où plusieurs niveaux de virtualité (ou de réalité ?) s'imbriquent.

Un selfie de l'avatar de Zuckerberg avec sa femme en visioconférence Messenger pris dans un environnement VR (ouf !).

La tête dans le guidon, le patron de Facebook n'a pas précisé quand cette expérience, qu'on pourrait résumer en un Second Life en VR, serait disponible, mais il a indiqué qu'un nouveau casque de réalité virtuelle autonome et portable, à mi-chemin entre le Gear VR et l'Oculus Rift, était prévu.

Oculus, qui est encore en partie indépendant de sa maison-mère, a fait une série d'annonces à l'occasion de la conférence qui porte quand même son nom (mais son fondateur Palmer Luckey, empêtré dans un soutien financier indirect à Donald Trump, était absent).

La configuration minimale pour faire tourner l'Oculus Rift a notamment été abaissée. Un processeur Intel Core i3 et une carte graphique GTX 960 suffisent en lieu et place d'un Core i5 et d'une GTX 970. En revanche, toujours pas de compatibilité Mac au programme...

En plus de nouveaux périphériques et partenaires matériels, Oculus fait gonfler son offre logicielle avec des applications, dont un navigateur VR, du contenu, dont Disney, et des jeux supplémentaires.

Le spécialiste travaille aussi à améliorer l'expérience en faisant progresser l'affichage, les interactions, l'ergonomie, et au bout du compte, en réduisant la frontière avec la réalité augmentée. Comme quoi, on peut voir plus loin que le bout de son nez en VR.

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