Test du Vision Pro : au doigt et à l’œil

Félix Cattafesta |

Après un méticuleux déballage suivi d’une séance d’essayage des différents bandeaux, il était plus que temps d’enfiler le Vision Pro. Mise en route, premières sensations, nouvelles méthodes de contrôles… Plongeons ensemble dans le monde de l’informatique spatiale.

Premiers contacts

Le Vision Pro affiche tout d’abord un écran noir une fois sur le nez, et vous demandera de maintenir la couronne digitale en son sommet enfoncée pendant quelques instants afin d’adapter les lentilles à l’écart entre vos yeux. Cela étant fait, votre environnement apparaît comme si vous ne portiez que de simples lunettes. Cette entrée en matière permet d’immédiatement juger de l’efficacité du passthrough, la technologie qui filme l’environnement à l’aide de caméras frontales pour le restituer à travers les écrans du Vision Pro.

Les attentes à ce niveau étaient hautes tant les retours enthousiastes ont été nombreux lors des premières démos. Les vidéos marketing d’Apple donnent l’impression que l’on peut voir dans le casque de façon aussi claire qu’à travers des lunettes. Et en enfilant le Vision Pro en pleine journée dans un bureau éclairé, le résultat rend… bien. On peut voir son environnement en couleur de manière très correcte, avec tout de même un léger grain qui trahit le fait qu’on ne regarde finalement qu’un flux vidéo. À peine le temps de reprendre son souffle que le mot « Hello » se trace dans les airs, tandis que les haut-parleurs jouent une note magistrale. L’effet est réussi.

L’appareil lance ensuite une petite vidéo de présentation apparaissant dans une fenêtre flottante. C’est basique, mais déjà impressionnant : la vidéo est d’une excellente qualité, et on peut s’en approcher sans voir ressortir aucun pixel. C’est aussi le moment de constater que les fenêtres sont correctement figées dans l’espace, sans effet de tremblement ou de recul que l’on a parfois pu voir sur certaines expériences en réalité augmentée pour iOS. De ce point de vue là, c’est assez magique, et ça l’est encore plus quand on réalise que les fenêtres produisent de véritables ombres dans son salon. L’attention au détail d’Apple est bien là.

Un nouveau type d’interaction

Arrive ensuite la mise en place de ce qui sera le clavier et la souris de visionOS, à savoir vos mains et vos yeux. Le système vous invite à regarder vos paluches pendant quelques instants pour les enregistrer, celles-ci servant par la suite d’équivalent au clic gauche. On passe ensuite à la configuration du suivi des yeux, qui feront office de curseur. En pratique, vous regardez un élément de l’interface (bouton « suivant », zone de texte, etc.) avant de « cliquer » en effectuant un pincement de doigt. Pas besoin de montrer ostensiblement sa main au casque étant donné que celui-ci est bardé de caméras, et on peut donc la laisser reposer dans une position confortable.

La calibration des yeux est assez fun étant donné que l’on voit plusieurs petits points se mettre à flotter dans la pièce. Il faut les regarder avant d’effectuer un pincement des doigts pour les « cocher ». Cette mise en jambe fait office de petit tutoriel, et la démarche est à répéter 3 fois dans différents environnements lumineux. Elle peut être réeffectuée à tout moment depuis les Réglages, ou encore en appuyant quatre fois sur le bouton supérieur du casque. Cela sera pratique pour prêter son Vision Pro à un ami, le suivi des yeux étant difficilement utilisable sans calibration personnalisée.

Le calibrage des yeux sur visionOS.

Il faut prendre le coup de main de ce nouveau mode d’interaction, au centre de l’expérience de visionOS et qui est immédiatement mis en pratique pour la suite de la configuration du casque. Les premières minutes sont bluffantes tant le système est réactif, et il suffit de regarder une partie de l’interface pour la voir se mettre en surbrillance. Le clic est aisé, et il y a sans conteste un côté magique : on se croirait dans un film de science-fiction. Mis à part si vous avez essayé le Quest Pro, c’est sans doute la première fois qu’un appareil réagira directement en fonction de là où vous regardez.

De son côté, le passthrough impressionne sans vraiment émerveiller. Si c’est sans doute le meilleur du marché et un très gros cran au-dessus du Quest 3, l’image garde un certain grain et un manque de netteté qui ne disparaissent jamais même lors d’une journée ensoleillée. Cela vient du fait que l'écran n'est pas entièrement DCI-P3, et qu'il ne peut donc reproduire « que » la moitié des couleurs visibles par l'œil humain. La qualité se dégrade brusquement dès lors que l’on baisse la lumière, et l’écran d’un iPhone est difficile à lire sans augmenter légèrement la taille de la police. On peut lire une notification ou sur un écran, mais cela demande pour ma part de se concentrer d’une manière désagréable alors que je ne porte pas de lunettes et que je n’ai pas de problème de vue particulier.

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