Test du Vision Pro : finalement, faut-il craquer pour l’informatique spatiale ?

Félix Cattafesta |

Après avoir déballé le casque, étudié les différents scénarios d’utilisation et passé au crible la fiche technique, il est temps de conclure notre test du Vision Pro. L’occasion de s’adonner à un petit bilan et de faire le point sur ce qui va, ce qui ne va pas, avant de tenter de prédire si Apple va dans la bonne direction en misant sur l’informatique spatiale.

Le Vision Pro sans cache-lumière. Image WatchGeneration.

Du bon…

Le Vision Pro est sans conteste une merveille de technologie. La fiche technique est sans équivalent, les écrans sont formidables et la puissance jamais vue dans un casque autonome. La conception mélangeant aluminium et écran de verre est une réussite, donnant un produit premium au look futuriste. Le bandeau « Solo Knit » est très joli avec sa petite molette et son tissu doux au toucher. Ce rendu moins sommaire va peut-être inciter la concurrence à faire mieux que les bêtes élastiques dont on avait pris l’habitude jusqu’à présent.

L’écran frontal est loin d’être parfait, mais insuffle un peu de vie au casque. Là où les Meta Quest donnent vraiment l’impression de voir quelqu’un se cacher derrière un masque, tout est immédiatement plus clair sur le Vision Pro. À la manière de l’encoche ou de la pilule des iPhone, l’écran EyeSight donne au produit une certaine personnalité. On peut imaginer que cet aspect va lui permettre de se démarquer face aux concurrents qui vont arriver dans les prochains mois.

La molette du bandeau de base est bien pensée. Image WatchGeneration.

Beaucoup de choses fonctionnent bien pour un système d’exploitation tout neuf qui est le premier du genre à ne pas être un dérivé d’Android. La synergie avec le reste de l’écosystème Apple fait plaisir à voir, comme lorsque son Mac se connecte en un clin d’œil ou que l’on remonte loin dans sa photothèque iCloud. L’App Store n’est pas particulièrement rempli, mais la rustine des apps « Optimisées pour iPad » permet de quasiment toujours s’en sortir. Si l’on ne trouvera peut-être pas son app préférée, on y dénichera au moins un équivalent : c’est mieux que rien… et que la concurrence.

Le suivi des développeurs sur le long terme n’est pas encore certain, mais l’effet Apple semble pousser les grands noms à jouer le jeu. Microsoft a livré une version native de sa suite Office 365 dès le lancement du système, là où elle ne propose que des versions repackagées de web apps pas vraiment optimisées sur les Quest. Les rayons de l’App Store restent assez vides, mais plusieurs gros poissons comme YouTube ont promis d’arriver.

Le fait qu’il soit assez simple de recompiler son app iPadOS pour visionOS explique sans doute cet intérêt, la manœuvre demandant moins de budgets que de repartir de zéro pour une app Android. Reste à voir si ce petit engouement perdurera ou si l’App Store de visionOS finira comme celui de l’Apple Watch. En l’état, la boutique ne pousse pas trop à la découverte et est assez mal organisée. On espère qu’Apple réarrangera tout cela par la suite.

Image Apple.

Bien qu’ils aient été moqués, les Personas d’Apple ne sont pas une si mauvaise idée. Le rendu est pour le moment assez perfectible, mais cela reste une base solide qu’Apple ne va cesser d’améliorer. Ces avatars 3D répondent à un vrai problème d’isolement dans le casque, et le rendu réaliste me semble être une meilleure idée que des représentations plus rigolotes promues par d’autres. Difficile de dire si c’est la bonne réponse à l’aspect de la représentation en VR, mais Apple a mis le doigt sur un vrai problème avec une tentative de solution décente.

…et du moins bon

Cupertino a fait du bon boulot sur la partie matérielle, et l’un des principaux reproches vient du poids du casque. Le Vision Pro gagnerait à être affiné et est pour le moment trop lourd : entre 600 à 650 grammes en fonction des accessoires et sans compter la batterie. Tout n’est pas parfait niveau conception, et il n’est par exemple pas possible de prendre le casque sans mettre ses mains sur l’écran frontal (et y laisser de grosses traces de doigts). Le cache-lumière magnétique est bien trouvé, mais un peu risqué étant donné qu’on a parfois envie de le saisir pour déplacer le casque… avant que tout ne se disloque sous le poids de l’engin. Au vu du prix, on a vite peur de rayer l’écran frontal, pas très résistant d’après les premiers tests de torture des youtubeurs et ayant tendance à se fissurer sans raison.

Malgré une interface utilisateur léchée, la première version de visionOS sent encore la peinture fraiche. Certaines fonctions basiques ne sont pas encore là, comme le fait de pouvoir réorganiser son écran d’accueil ou de choisir ses contacts favoris. Même les éléments de base sont perfectibles : le centre de contrôle est divisé en deux volets (pourquoi ?), tandis que l’on apprécierait un geste pour faire apparaitre la grille d’apps sans aller chercher la couronne digitale. On sent que des aspects vont évoluer dans les prochaines versions. Apple a mis en place un bouton physique permettant de prendre des photos, peu sollicité pour le moment au vu du manque d’intérêt de la fonction caméra. Il pourrait facilement être remplacé par autre chose, comme un véritable bouton de volume qui est pour l’instant plutôt planqué.

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