Revue de tests : l’Apple Watch Series 3 Cellular fait le coup de la panne

Mickaël Bazoge |

La promesse de l’Apple Watch Series 3 cellulaire, c’est de couper (un peu) le cordon avec son iPhone. Le pari est loin d’être gagné. Apple a reconnu qu’un bug provoquait des pertes de connexion avec les réseaux cellulaires, ce qui a handicapé bon nombre des testeurs ayant eu la chance de réceptionner la nouvelle montre avant son lancement ce vendredi.

Coup de batterie

Apple sait faire des miracles, mais l’entreprise n’est pas encore parvenue à plier les règles de la physique. Une connexion cellulaire, ça consomme de la batterie, même utilisée par intermittence. Joanna Stern, du Wall Street Journal, a les mots les plus durs : la batterie de son modèle de test tient une demi-journée, spécialement si on se sert de l’Apple Watch pour passer des appels en LTE.

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L’autonomie en retrait sera un « tue l’amour » pour certains, même si Apple a bien précisé que la montre tiendra une heure à tout casser en appels loin de son iPhone compagnon. Stern a aussi noté que son Apple Watch avait tendance à chauffer pendant les appels longs. « Vivre toute une journée avec uniquement une Apple Watch n’est pas possible », déplore-t-elle. La journaliste du WSJ écrit également que la bascule d’un appel entre l’Apple Watch et l’iPhone n’est pas immédiat, cela demande un peu moins d’une minute.

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Lauren Goode de The Verge a fait les comptes : durant une matinée de prise de vues, elle a utilisé son Apple Watch Series 3 sans iPhone et pendant trois heures, la montre n’a pu compter que sur le réseau LTE. À midi, le niveau de batterie était de 30%. « Sans la LTE, l’autonomie de la Series 3 est aussi bonne que la Series 2 ». Même constat pour Brian Heater de TechCrunch, qui constate que la promesse d’Apple — 18 heures d’autonomie sans LTE — est respectée et mieux encore, la montre tient une journée « sans problème » connectée à un réseau cellulaire, loin de l’iPhone. L’usage des uns et des autres donne, on s’en doutait, des résultats bien différents.

Siri à la force du poignet

Parmi les autres usages que permet ce lien continu (ou presque, donc) avec un réseau, il y a Siri. Lance Ulanoff, de Mashable apprécie que l'assistant exploite enfin le haut-parleur (il y en avait déjà un sur les précédentes générations, mais Siri était muet). Siri demande toujours de s’en référer à l’iPhone en absence de réponse toute faite, afin d’afficher une recherche sur le web.

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Siri sur l’Apple Watch Series 3, c’est sans doute la meilleure chose qui soit arrivée à l’assistant, lance même Brian Heater. Plus globalement, la technologie embarquée dans la montre combinée à des apps comme Apple Pay et Plans signifient que beaucoup de personnes pourront se passer de leur smartphone pour un bon nombre de tâches. Évidemment, la place réduite sur l’écran de l’Apple Watch constituera toujours un frein mais on gagne en indépendance.

Toutes les applications ne sont pas nécessairement compatibles avec la connexion cellulaire de l’Apple Watch. C’est le cas de la messagerie Slack, qui affiche l’icône caractéristique de l’iPhone barrée d’un trait rouge, symbole de l’absence de connexion. Twitter, AP News et d’autres encore doivent être mis à jour.

« Pour le meilleur ou pour le pire », écrit Scott Stein de Cnet, l’Apple Watch Series 3 « n’est pas un micro-iPhone. Il n’y a pas d’appareil photo. Ce n’est pas évident de répondre à des e-mails et des messages. On ne peut pas vraiment tweeter, lire des articles ou regarder des vidéos ». Et puis l’iPhone reste indispensable pour configurer la montre et en tirer tout le jus.

Le point sur les performances

Techniquement parlant, l’Apple Watch est au rendez-vous des promesses de performances du constructeur. Le système-sur-puce S3, vanté comme 70% plus puissant que son prédécesseur, fait des miracles. Lauren Goode se réjouit ainsi de voir la vitesse à laquelle on passe d’une app à une autre. Il reste à élucider le mystère du point rouge sur la couronne digitale, signe distinctif des modèles LTE sur les modèles seulement GPS, un véritable point noir pour la journaliste de The Verge qui trouve ce choix de design plutôt déroutant.

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Pas besoin de rappeler constamment au porteur qu’il a autour du poignet une montre capable de se connecter au réseau cellulaire : après tout, il a payé pour le produit, et il verse une dîme mensuelle supplémentaire à son opérateur. Ce point rouge, c’est « l’accent esthétique » qui annonce au monde que cette Apple Watch est cellulaire, selon Lance Ulanoff. Une manière de dire aux autres que l’on possède une montre LTE, enchérit Goode, qui y voit peu d’intérêt — exception faite lors de la revente éventuelle du produit.

Si l’on met de côté le bug de connexion qu’Apple met tout en œuvre pour corriger, ce nouveau modèle d’Apple Watch emballe les uns… et déçoit franchement les autres. Joanna Stern ne peut recommander un produit qui présente des problèmes de connectivité, du moins jusqu’à temps qu’Apple trouve une solution. Lauren Goode regrette que la « magie » qu’Apple est censée insuffler dans ses produits ne soit pas au rendez-vous. « On ne peut pas encore se reposer complètement sur l’Apple Watch Series 3, car ce fonctionnement transparent, cette soit-disante “magie” n’est pas là ».

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À l’autre bout du spectre, Scott Stein salue la « meilleure montre connectée » du marché, qui ne se révèle toutefois pas comme un produit à posséder absolument. Il regrette les « compromis » faits sur l’autonomie, mais il apprécie de pouvoir passer des coups de fil de temps en temps avec sa montre, loin de son iPhone. Lance Ulanoff conclut assez logiquement que l’Apple Watch ne saurait remplacer complètement un téléphone en raison de la taille de son écran. Mais le support de la LTE est un pas en avant vers une vie moins connectée… à son iPhone.

Bandeau une : WSJ

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