Résultats mitigés pour l'étude cardiaque de l'Apple Watch

Stéphane Moussie |

« Concernant les wearables, je pense que nous avons encore du chemin à faire. » C’est la conclusion du Dr. Richard Kovacs, professeur de cardiologie et futur président de l’American College of Cardiology, au vu des résultats de l’étude clinique menée par Apple en collaboration avec l’école de médecine de l’université Stanford.

Apple a principalement communiqué sur le fait que l’Apple Watch avait détecté un potentiel trouble du rythme cardiaque chez 0,5 % des 419 000 participants, soit environ 2 160 personnes.

Si on regarde plus en détail, on s’aperçoit que seules 450 de ces personnes ayant reçu une notification sont passées à l’étape suivante, à savoir l’utilisation d’un électrocardiographe (ECG) sous forme d’électrodes pour des mesures complémentaires. Certaines n’ont pas eu l’ECG parce qu’elles n’ont pas appelé le médecin, d’autres ont révélé à cette étape que leur fibrillation atriale avait déjà été diagnostiquée auparavant, ce qui les disqualifiait de l’étude.

Les patchs ECG ont confirmé une fibrillation atriale chez seulement 34 % de ces 450 personnes. D’après les propos du professeur Renato Lopes rapportés par le Wall Street Journal, ce taux de 34 % « n’est pas très haut ».

Un autre médecin a précisé que les épisodes de fibrillation atriale pouvaient être intermittents, ce qui peut expliquer pourquoi l’ECG à électrodes n’a pas confirmé plus de cas durant la semaine où les participants l’ont porté. Cela fait craindre néanmoins à une autre spécialiste une vague de patients non concernés dans les cabinets de cardiologie.

Sur un plus petit groupe de 86 personnes et comparée simultanément à un ECG à électrodes, l’Apple Watch a un meilleur taux de reconnaissance, s’élevant à 84 %. Il faut rappeler que ce sont des Apple Watch Series 1, 2 et 3 qui ont servi pour l’étude, et non la Series 4 qui est la première à avoir un électrocardiographe et qui est donc censée être plus précise.

Quoi qu’il en soit, cette étude est considérée comme « un tout premier pas » par Sumbul Desai, Vice President de la santé chez Apple. D’autres recherches seront menées, dont une avec Johnson & Johnson annoncée en janvier.

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