L'absence de Samsung dans le secteur de la réalité augmentée commence à inquiéter

Mickaël Bazoge |

Depuis ces dernières années, Samsung met toutes ses billes dans le développement des appareils pliables, un segment du marché tout neuf que le constructeur a défriché. Si la mayonnaise a finalement l'air de monter, force est de constater que pour le moment, ça ne fait pas vraiment frémir les ventes autant que les observateurs (et peut-être même Samsung) pouvaient l'espérer.

Le Galaxy Fold3.

En 2021, Samsung a conservé sa couronne de premier constructeur de smartphone en termes de part de marché mondiale, selon TrendForce. Mais la croissance a été très modeste : +0,9% d'une année sur l'autre, alors qu'Apple a engrangé une poussée de 25,5% (+35,1% pour Xiaomi). Malgré les efforts intenses de Samsung avec des smartphones pliables de plus en plus sophistiqués (et de moins en moins chers), la progression de l'entreprise semble bloquée par rapport à une concurrence plus conservatrice.

Pendant que Samsung trace sa route dans le pliable, la concurrence a préféré s'intéresser à la réalité augmentée et à la réalité virtuelle. Meta, avec le Quest 2 et ses grandes ambitions un peu folles pour le métavers, Apple et son futur casque pas donné, Microsoft et l'HoloLens, Sony avec le PSVR2 pour la PlayStation 5… Il y a du beau linge ici, mais de Samsung, point.

Pourtant, Samsung avait été là aussi un précurseur et un promoteur zélé de la réalité virtuelle : à une époque, le constructeur commercialisait un casque Gear VR à utiliser avec ses smartphones haut de gamme (quand le périphérique n'était pas directement offert à l'achat). Mais depuis 2019, les initiatives dans ce domaine sont beaucoup plus discrètes, voire inexistantes.

La réalité virtuelle n'a plus trop la cote chez Samsung

Samsung n'a pas complètement abandonné ce terrain, toutefois. En novembre dernier, l'entreprise investissait au capital de DigiLens, une start-up fabricant des verres XR (terme fourre-tout désignant la réalité virtuelle et la réalité augmentée). Et puis Samsung peut toujours piocher chez ses partenaires et en interne pour développer rapidement son propre casque.

Mais les experts interrogés par The Korea Herald sont inquiets : même en mettant de côté le matériel (et ce n'est pas rien), Samsung n'a pas la plateforme qui va bien. Apple fourbit ses armes depuis la première version d'ARKit, Sony peut bien sûr compter sur ses studios et les studios tiers pour concevoir du contenu, Meta a déjà son propre écosystème…

Samsung va ramer pour monter dans le train si d'aventure la XR devait finir par exploser chez le grand public et dans les usages (Statista prévoit que ce marché pourrait peser 300 milliards de dollars dès 2024). Et le jour arrivera peut-être où les lunettes de réalité augmentée remplaceront les smartphones, pliables ou pas.

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