Test de l’Apple Watch Series 1 (2016)

Mickaël Bazoge |

Apple a profité de son special event de rentrée pour remodeler sa famille de montres connectées. La gamme n’est pas moins compliquée à comprendre que celle de l’an dernier, mais cette fois le constructeur a un peu mieux catégorisé ses différentes Apple Watch. Aux côtés des Series 2, Nike+, Edition et Hermès, prennent place les Series 1… qui pourraient bien trouver le succès assez rapidement.

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La Series 1, c’est l’Apple Watch originale, celle de 2015, remise au goût du jour. Il est impossible de distinguer les deux générations. Le design n’évolue pas et il faut vraiment retourner la montre pour savoir qu’on a une Series 1 au poignet : c’est le nom qui s’affiche en effet autour du rond en composite qui protège le cardiofréquencemètre. Les Series 2 ont plus de chance, puisqu’elles accueillent une finition en céramique, plus durable et résistante.

On peut s’amuser à lister ce que l’Apple Watch Series 1 n’a pas par rapport à la Series 2 :

  • Pas d’écran plus lumineux (on reste sur du 450 nits, contre 1 000 pour les nouvelles montres) ;
  • pas de GPS ;
  • pas d’étanchéité (mais une simple certification IPX7 synonyme de résistance à l’eau et aux éclaboussures) ;
  • pas de baromètre.

Cette Series 1 n’en demeure pas moins une proposition très intéressante. Et même, peut-être, la plus intéressante depuis le lancement de l’Apple Watch.

Pour les sportifs soucieux de leur budget

Apple oriente clairement la Series 2 vers un public de sportifs. De fait, avec l’étanchéité, un GPS et son baromètre, la nouvelle Apple Watch peut se débrouiller seule pour la plupart des exercices physiques, sans le fil invisible qui retient toujours l’autre modèle avec son iPhone compagnon.

Certes, pour la marche ou pour courir, l’Apple Watch Series 1 sait mesurer la plupart des informations — y compris la distance parcourue, même si cette information est bien moins précise qu’avec le GPS ou, bien sûr, avec un iPhone transporté avec soi.

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Pour la natation, c’est non : Apple déconseille d’immerger la montre, mais on peut continuer à la porter pour se laver les mains, sous la pluie ou encore pendant une activité sportive. Certains petits malins ont tout de même tenté le diable avec la première génération, en plongeant et en nageant dans une piscine (lire : L’Apple Watch encore plus résistante sous l’eau que prévu).

Mieux vaut éviter de faire ça dans son bassin municipal, sous peine de se retrouver avec une petite brique au poignet. Mais une immersion accidentelle et éphémère ne devrait pas poser de problème insurmontable à la Series 1. Pour retrouver le plein usage du haut parleur et du micro, il faudra laisser s’évaporer l’eau qui occupe les cavités de ces deux composants.

Elle a tout d’une grande, sauf le prix

Malgré toutes ces fonctions en moins, la Series 1 reste particulièrement attrayante. Pourquoi ? Parce qu’elle intègre le même système sur puce S2 que la Series 2 — rebaptisé S1P en l’absence de GPS. La puissance offerte par deux cœurs permet une meilleure réactivité générale dans l’interface. Les applications se lancent un peu plus rapidement (même si on voudrait que cela soit instantané…), tout est moins « heurté », le démarrage et la restauration des données prennent aussi moins de temps.

Reconnaissons aussi que watchOS 3 fait beaucoup pour accélérer toutes les opérations, et ce pour tous les modèles : le dock, la mise en cache, le rafraîchissement en tâche de fond des informations, la meilleure gestion de la RAM… tout cela concourt à une expérience plus fluide et plus agréable.

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Et tout cela sans avoir besoin d’un processeur bi-cœur, comme on peut l’apprécier sur l’Apple Watch de 2015. Néanmoins, la présence du S1P dans la Series 1 est un gage pour l’avenir : les futures fonctionnalités et applications apportées par watchOS et les développeurs tiers se montreront tout aussi performantes sur les deux Series.

Mais ce qui fait véritablement l’intérêt de l’Apple Watch Series 1, c’est son prix. Au moment du lancement de la première génération de la montre, l’étiquette pour les modèles Sport (l’ancienne Series 1, en quelque sorte) variait de 399 € (pour le boîtier 38 mm) à 449 € (42 mm). Les prix de la Series 1 sont de 319 € (38 mm) et 349 € (42 mm).

Même après la baisse de 50 € opérée au printemps sur la gamme Sport, la Series 1 est encore moins chère. Autant dire qu’Apple se donne les moyens d’imposer son produit sur un marché de la montre connectée encore balbutiant (lire : Repositionnée, l'Apple Watch est bien placée pour les ventes de Noël).

À ce niveau de prix, cette Apple Watch est bien positionnée sur le marché des montres connectées d’entrée/milieu de gamme : la Gear S3 de Samsung va coûter entre 349 et 399 €, la ZenWatch 3 (Asus) dans les 249 €. Ces produits ne sont pas encore disponibles sur le marché, tandis que Motorola, Huawei et LG n’auront rien de neuf à présenter avant l’année prochaine faute d’Android Wear 2.0.

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Les petites Pebble et leurs prix ras du plancher (la Pebble 2 avec son cardiofréquencemètre coûte 129 €) représentent quant à elles une alternative sympathique mais moins complète en termes d’écosystème et d’intégration avec iOS. Cette situation représente un boulevard pour la Pomme et cette Apple Watch.

Pour conclure

Cette Apple Watch Series 1 est bien partie pour remporter tous les suffrages. Elle reprend non seulement toutes les fonctions de la première génération, avec en plus un processeur plus véloce qui, grâce aux améliorations logicielles de watchOS 3, permet enfin une utilisation agréable (on n’a pas dit optimale). Ajoutez à cela un prix d’attaque très intéressant, et voici une Apple Watch aussi efficace qu’abordable.

Les innovations matérielles de l’Apple Watch Series 2 restent évidemment substantielles : le GPS et l’étanchéité sont importants, mais ces fonctions s’adressent à des clientèles bien spécifiques. Les sportifs occasionnels, et même les plus aguerris (pour peu qu’ils transportent leur iPhone avec eux), seront bien servis avec la Series 1. Sans trop grever leur budget…

Cerise sur le gâteau, Apple n’a laissé aucune couleur sur le carreau : on retrouve ainsi l’argent, l’or, l’or rose et le joli gris sidéral, accompagnés de bracelets équipés d’un fermoir assorti. Les seules concessions à l’art sont un emballage deux fois moins épais que la Series 2, et l’absence de l’adaptateur secteur. Cela n’enlève rien à l’attrait de cette Apple Watch.

Note

Les plus :

  • Prix d’attaque
  • Processeur plus rapide
  • watchOS 3 donne du pep’s supplémentaire
  • Pas de compromis sur les coloris

Les moins :

  • Pas d’amélioration sur la lecture en plein soleil
  • Une autonomie de 18 heures, pas moins mais pas plus
  • Toujours aussi dépendante de l’iPhone
  • Petites économies de bout de chandelle dans l’emballage
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