Ictyos et Éternel transforment vos sushis en bracelets pour Apple Watch

Anthony Nelzin-Santos |

Vous cherchez un nouveau bracelet pour votre Apple Watch ? Mangez des sushis ! Dans sa tannerie de Saint-Fons, en banlieue lyonnaise, Ictyos transforme les peaux de poisson en cuirs marins. Les écailles colorées forment les bracelets de la nouvelle collection « Horizon » de la marque toulousaine Éternel, spécialiste des bracelets en cuir pour Apple Watch fabriqués en France.

Le bracelet Éternel en cuir de truite. Image WatchGeneration.

Dans tous les (bons) restaurants à sushi de France, les cuisiniers lèvent les filets de saumon, séparant la précieuse chair de la peau visqueuse. Cinquante-mille tonnes de peaux de poisson sont ainsi jetées à la poubelle chaque année, sauf dans la demi-douzaine de restaurants japonais qui travaillent avec Ictyos. La première — et seule1 — tannerie française de cuirs marins récupère entre 20 et 50 kilogrammes de peaux tous les lundis midi.

« Nous récupérons un déchet pour le transformer en produit d’exception, avec un circuit extra-court et un impact environnemental neutre, voire négatif », explique Benjamin Malatrait. Avec Emmanuel Fourault et Gauthier Lefébure, ingénieurs chimistes comme lui, il a créé la première tannerie sur le sol français depuis près d’un demi-siècle, dans un domaine plus habitué aux acquisitions par les grands groupes de luxe… et aux fermetures.

Du cuir de poisson. Image WatchGeneration.

avatar Azurea | 

Je connais quelques chats qui vont être heureux !

Quand sera t’il dans le temps ? Puisqu’il faut laisser sécher entre deux utilisations (transpiration), pas si évident que ça à mon avis.

avatar raoolito | 

@Azurea

vu qu'elle doit etre rechargée quasiment chaque jour/2 jours ca regle la question je pense

avatar Pobla Picossa | 

Il existe une autre tannerie française de cuir de poisson, depuis longtemps, elle se trouve à Saint-Pierre-et-Miquelon.

avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@Pobla Picossa : si tu penses à « Cuir Océan », il s’agit d’une activité artisanale de transformation des peau de cabillaud, et non d’une production à l’échelle industrielle d’une tannerie. (Et puis, surtout, cette activité a définitivement cessé en 2015.)
avatar R-APPLE-R | 

Je trouve déjà l’Apple Watch très laide mais avec ce bracelet c’est pire 🤢🤮

avatar  | 

Pas très fan de ce marketing qui nous fait croire que les restes de poisson sont des déchets qu'il faudrait "recycler". On ne parle pas de plastique ou de cigarette, mais de peau de poisson qui se dégrade naturellement.
Un peu comme si on disait "regardez ce cuir fait à partir d'herbe de prairie recyclée".

Ceci dit les bracelets sont originaux, ça doit plaire aux bobos lyonnais.

avatar mne | 

@

Je suis complètement d'accord avec toi.
Cela dit, traditionnellement ces déchets (comme la grande majorité des déchets même biodégradables) finissent brulés, et donc émettent du co2 (et de la chaleur), donc c'est une manière de limiter cela aussi.
Bien qu'il suffirait de balancer les peaux dans la mer après usage pour qu'elles soient naturellement et écologiquement dégradées

avatar raoolito | 

@mne

pas evident, il faudrait les lacher en pleine mer pour eviter la surproduction de matiere organique. Et du coup, faudrait un bateau electrique et un equipage pas tres cher :D
bref, c'est mieux que la poubelle ce systeme.
le doublage en cuir de veau casse tout par contre, meme si c'est pour des raisons pratiques. finalement ce n'est qu'une decoration.

avatar 406 | 

c'est mieux que de doubler avec du PU

avatar raoolito | 

@406

PU ? plastique.. U ?

avatar House M.D. | 

@raoolito

Non, Pu, Plutonium 😋

Plus sérieusement, polyuréthane 😉

avatar raoolito | 

@House M.D.

🤣😉

avatar mne | 

@raoolito

pourquoi relacher en pleine mer ?
Sur les ports, après le marchés les poissonniers jettent les déchets non récupérables directement dans le port
ça nourrit les crabes, les autres poissons et les oiseaux. Et puis peu importe en fait, c'est un déchet organique qui sera décomposé en quelques jours même balancé dans l'herbe.

PU = Polyuréthane

avatar raoolito | 

@mne

ah ok, merci !
oui bon la mer recycle facilement, c'est vrai. Apres faut voir les quantités à recycler et il faut les emmener jusqu'au port en question. Clairement, un tri en amont pourrait simplifier cela c'est vrai.

avatar dodomu | 

@

Je pense qu’il s’agit aussi de montrer qu’on peut utiliser ce qui est considéré comme des déchets par certains, en matière première pour d’autres, à la place d’autres matières premières qui sont elles plus polluante (plastique par exemple).

avatar Nesus | 

@

Votre vision est un peu déformée. L’idée c’est plus de dire que le poisson a déjà eu son transport et donc que d’utiliser un déchet, c’est moins polluant que faire venir une autre substance pour créer un produit très similaire, ou fabriquer cette substance. Du coup cette solution est moins polluant.
La vraie écologie, c’est de ne pas produire ;-).

avatar helmut | 

@Nesus

S’il faut une doublure en cuir pour faire le bracelet c’est vraiment pas la solution idéalement écologique qui est présentée.
Il y un problème de déchets de peau de poissons mais le bracelet de montre ne me semble pas la solution miracle.

avatar Nesus | 

@helmut

Je ne sais pas où vous avez lu que c’était une solution miracle.

avatar Oracle | 

Merci pour cette immersion approfondie dans les coulisses de ce métier si peu courant 🙏

avatar Bruno de Malaisie | 

@Oracle

Et sans que l’article soit une tannée à lire…

avatar Nesus | 

Je ne suis pas cuit, mais l’idée est géniale

avatar horatius | 

Je n’ai pas l’impression que ce soit l’invention du siècle. Le galuchat est une très ancienne pratique des Arts Décos.

avatar 406 | 

@horatius

Je viens de récupérer un manteau chez la grand-mère. Il a plus de 20 ans. C est de la peau de serpent…

avatar Labsyb | 

Ce procédé est avant tout à but esthétique. La peau de poisson créée des cuirs intéressants, essentiellement pour de la petite maroquinerie comme les bracelets de montres. C’est un artisanat intéressant et louable.

Il ne faut pas s’attarder sur le fait que cela permette de récupérer des parties non utilisées de poisson : ce n’est qu’une manière supplémentaire de valoriser le travail, qui flatte la bienséance commune : recyclage/naturel etc

Cette récupération des peaux doit représenter une part toute symbolique de la grande masse de poissons pêchés. Et de toute façon, le marché du cuir est loin d’être suffisamment large pour absorber ne serait ce qu’une partie appréciable du résultat de la pêche.

avatar fransik | 

…excellent, merci pour cet article!

Pour les râleurs, un déchet en production industrielle est simplement quelque chose qui n’est pas valorisé, même si ce serait par ailleurs possible.

Encourager les entreprises à réduire leurs déchets et/ ou à utiliser des matières premières recyclées impose souvent une modification du process de production, et prend un certain temps.
Sans même aborder la notion de volonté de changement.

Valoriser ces déchets est une autre piste, et seul l’ensemble de ses initiatives mises bout à bout est intéressant dans leur globalité, parce qu’il s’agit in fine de réduire l’impact de l’humanité sur la nature.

Plus les industriels se rendront compte qu’écologie rime avec économie, plus les particuliers feront attention à leurs consommations, plus vite le but sera atteint.
En théorie, ne serait-ce que parceque la situation se dégrade et que l’humanité part de très loin.

Vilipender une de ces options n’a alors pas de sens.
Oui, bien sûr, ce n’est pas ce qui résoudra le problème dans sa globalité, encore moins immédiatement.

Mais entre débattre et agir, autant ne pas décrier chaque effort comme étant insuffisant, la communication négative n’aide personne.
Elle est même délétère à ce stade.

A l’inverse encourager voire exemplariser ce type d’initiative et préciser que tout le monde doit vraiment s’y mettre en argumentant simplement permet d’augmenter la crédibilité du propos.
Et c’est aussi plus qu’utile, ne serait-ce que pour la bonne raison que ce sont les êtres humains qui polluent.

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