@MarcMame

Mais enfin, respectez-vous !
Le scope temporel est dans la 1ere phrase du post.
Vous essayez de prévoir le futur et vs êtes pas capable de comprendre quelques phrases en français ?

@MarcMame

La loi de Descartes, c’est dire si c’est pas nouveau.

@Kenny31i

Peut-être mais en l’absence d’arguments concrets, ça reste juste une preuve que le marketing d’Apple fonctionne comme il faut et rien d’autre 😄

@MGA

J’entends.
Mais il ne s’agit pas de plus les côtoyer.
Il s’agit d’enfin avoir le choix.

Je participe bien plus en physique qu’en ligne.
Mes échanges sur internet doivent, sur un mois, pouvoir se compter sur les doigts d’une main.

À l’inverse, je discute volontiers dans le train avec mon voisin spécialisé dans la maintenance de turbines de centrales thermiques. J’échange avec plaisir quelques mots le matin, quand il n’y a pas de clients qui attendent, avec le serveur ou la serveuse quand je prend mon café à emporter. Et j’apprécie pouvoir aider des inconnus d’une manière ou d’une autre quand j’en ai le temps ou les moyens.

En revanche, les annonces bien trop bruyantes et inintéressantes de l’opérateur de mon train ne m’intéressent absolument pas.

La vidéo, regardée sans écouteurs, à plein volume, par celui assis deux rangées plus loin, elle, ne m’intéresse pas non plus le moins du monde.

Pas plus que la musique de la voiture à l’arrêt au feu rouge pendant que je traverse. Ou les coups de klaxon de celui qui s’insurge que les autres conducteurs existent.

Je me passe volontiers des propos agressifs du surexcité aux yeux rouges assis en face de moi dans la rame de métro.

Je préférerais, de loin, ne pas entendre les commentaires grossiers et déplacés échangés entre eux par les trois hommes vulgaires à propos d’une jeune femme dont le seul tort était d’être dans la même rame qu’eux.

Ou la moitié de conversation de celle qui, dans un train se déplaçant à plus de 100 km/h, semble croire que parler plus fort dans son téléphone améliorera le capacité de celui-ci à accrocher les antennes relais.

Les quotidiennes exclamations bruyantes du collègue convaincu d’être sorti de la cuisse de Jupiter venu expliquer sa nouvelle idée brillante et révolutionnaire à mon voisin de bureau, elles, me fatiguent.

J’aimerai aussi ne plus avoir à fournir un effort, inconscient certes, mais tout de même constant, pour ignorer les publicités, désormais animées et lumineuses, couvrant toutes les surfaces de la ville, luttant partout et tout le temps pour notre attention à tous.

Et c’est sans compter tous ceux qui semblent avoir du mal à distinguer tunnels de métro, quai, trottoirs et toilettes, les regards qui vous toisent de la tête aux pieds, sans que vous ne compreniez trop ce qu’ils cherchent à évaluer, celle qui vous tousse dans la figure, le collègue qui mange à son bureau, bouche grande ouverte, en produisant une quantité phénoménale de bruits dont j’ignorais jusque là l’existence, le vacarme des travaux, les odeurs du camion venu pomper ou vidanger je ne sais quelle substance ignoble.

Je pourrais continuer encore longtemps, mais je pense que vous aurez compris.

Donc comme beaucoup d’autres dans ces environnements excessivement stimulants, je filtre. Activement. En permanence. Sans même m’en rendre compte. Et comme beaucoup d’autres, ça me coûte.

Pour conclure, jusqu’à aujourd’hui tout à chacun pouvait librement s’accaparer notre attention. Nous imposer son bruit. Sa présence. Et nombreux en usent et en abusent sans même s’en rendre compte, et sans la moindre considération.

Je pense que, paradoxalement, en nous permettant de filtrer en partie le monde, de ne plus avoir à compter sur la bonne volonté des autres, leur considération et leur capacité à tenir compte de ceux qui les entourent, ces outils nous rendent la liberté de choisir nos interactions, de disposer de notre attention, de ne plus subir en permanence le reste du monde. Et contribueront peut-être à redonner un peu d’humanité à nos échanges.

Peut-être.