Avec sa nouvelle Pixel Watch 4 a travaillé le volet réparation en permettant à l'utilisateur de remplacer lui-même la batterie et l'écran de sa montre. Les montres connectées ressemblent le plus souvent à des huîtres lorsqu'il s'agit d'accéder à leurs composants internes. On peut les ouvrir, mais c'est à ses risques et périls et pour la garantie aussi. Apple par exemple ne propose rien à l'utilisateur qui voudrait remplacer un élément clef comme la batterie de l'Apple Watch alors que des progrès ont été accomplis pour ses autres produits.

Google entend donner l'exemple avec sa quatrième génération Pixel Watch et il en a fait la démonstration à Wired. L'utilisateur pourra changer la batterie et l'écran de manière assez simple avec deux tournevis standards. Le boitier s'ouvre après avoir ôté deux petites vis T2 et sans qu'il soit nécessaire de retirer une couche d'adhésif.
Ceci fait, la partie qui héberge les capteurs de santé reste attachée et n'a pas besoin d'être ôtée pour aller plus loin. Pour retirer la petite batterie, il faut à nouveau ôter deux vis de même type afin de préalablement dégager le moteur haptique. La batterie peut être alors débranchée et le tout remonté.

Pour l'écran c'est à peine plus compliqué, il y a un jeu de vis T2 et T5 à ôter ainsi que le module des capteurs santé à débrancher délicatement. D'après Wired, tout cela n'a pris que 13 minutes à la personne de Google qui connaissait déjà le chemin et qui discutait tout en le faisant.
Il fut précisé aussi que la montre conserverait sa résistance à l'eau (IP68) après ce démontage. Ça ne veut pas dire bien entendu qu'elle la conservera éternellement. Dans sa page produit, Google prévient que cette capacité de résistance peut diminuer de différentes manières : « Elle diminue ou disparaît avec le temps en raison de l'usure normale, ou si l'appareil a été réparé, démonté ou endommagé. La chute de l'appareil peut entraîner une perte de la résistance à l'eau ».
C'est néanmoins un progrès significatif et iFixit, qui proposait déjà des tutos pour démonter (laborieusement) les précédentes Pixel Watch, va collaborer avec Google pour vendre l'écran et la batterie du nouveau modèle.
Wired en a profité pour interroger Anna-Katrina Shedletsky qui a travaillé sur la première Apple Watch et dirigé une équipe portée sur la partie mécanique. Elle raconte que l'objectif premier pour le premier modèle n'était pas sa réparabilité, mais de proposer un produit qui, tout simplement, plaise aux clients. D'autres points délicats devaient être aussi résolus en priorité comme la résistance à l'eau ou le placement judicieux des antennes Wi-Fi à l'intérieur du boitier en métal. Une tâche complexe : « C’est vraiment difficile de faire tenir tout ce dont on a besoin ; la plupart des éléments nécessaires à la réparabilité demandent de l’espace supplémentaire. »
Par son choix de design avec un écran rectangulaire, Apple s'est toutefois elle-même compliqué la vie, ajoute-t-elle : « Il y a une raison pour laquelle la plupart des montres sont rondes : on obtient une meilleure étanchéité ainsi. On ne pourrait pas utiliser un joint torique avec un design comme celui-ci ; ça ne fonctionnerait pas. ».
Google explique à Wired que la volonté de rendre la Pixel Watch plus réparable remonte à ses origines, mais que la route a été plus difficile qu'escomptée. Cependant, au niveau où en sont les montres aujourd'hui — l'Apple Watch a déjà 10 ans —, cet aspect ne devrait plus être éludé, même si leur compacité reste un défi : « Les montres connectées devraient être un produit arrivé à maturité à ce stade. La réparabilité devrait être possible ; c’est juste une question de volonté. Ce sera certes plus difficile. Il est plus simple et moins coûteux de les rendre moins réparables. »

Un pas en avant… mais aussi un pas en arrière. Car si la Pixel Watch 4 est beaucoup plus facile à réparer même pour un utilisateur, elle apporte un changement sur son mode de charge. Pour la 3e fois en quatre générations de montres, Google a modifié sa méthode. Adieu le chargeur qui se colle sous la montre, la prise est dorénavant sur la tranche, obligeant à employer un tout nouvel accessoire. En échange il propose de remplir la batterie 25 % plus vite. Sur ce point au moins Apple n'a pas dévié depuis 10 ans, le chargeur a gagné en vitesse au fil du temps, mais il est resté le même.