Le Vision Pro a un nouveau concurrent de taille. Le « projet Moohan » dévoilé en début d’année par Samsung et Google se concrétise aujourd’hui sous le nom Galaxy XR. Les deux partenaires semblent avoir tiré les leçons du Vision Pro lancé début 2024 par Apple.

Le prix, tout d’abord, n’est pas du tout le même, puisque le Galaxy XR coûte 1 799 $. Ça n’est pas aussi accessible qu’un Meta Quest 3S à moins de 400 €, mais c’est deux fois moins cher qu’un Vision Pro M5 à 3 499 $ (3 699 €). Pour parvenir à ce tarif, Samsung n’a pas inclus d’écran externe qui montrerait les yeux de l’utilisateur — un choix judicieux tant celui d’Apple est inutile — et les deux écrans micro-OLED 4K (3 552 x 3 840 px) sont limités à 90 Hz, quand le casque de Cupertino peut aller au-delà.
C’est un système sur puce Snapdragon XR2+ Gen 2 qui propulse l’appareil avec 16 Go de RAM et 256 Go de stockage. Les capteurs se répartissent de la façon suivante : deux caméras haute résolution ; six caméras de suivi orientées vers le monde ; quatre caméras de suivi des yeux ; cinq unités de mesure inertielle ; un capteur de profondeur ; et un capteur de scintillement. On note aussi la présence de Wi-Fi 7 (le Vision Pro se contente du Wi-Fi 6), de deux haut-parleurs et d’une reconnaissance de l’iris.
Au niveau du confort, le casque de Samsung semble aussi marquer des points. Si le Galaxy XR ressemble beaucoup au Vision Pro avec ses allures de grosses lunettes de ski bardées de caméras, il est plus léger : 545 g contre 600 à 650 g. L’écart peut paraitre minime, mais cela fait apparemment une grosse différence sur la tête. Comme pour le Vision Pro, la batterie est déportée sous la forme d’un bloc externe relié par câble, pour une autonomie équivalente d’environ 2 h 30.

D’après les médias qui ont pu l’essayer en avant-première, le Galaxy XR est beaucoup plus confortable à porter. « Les matériaux ne sont pas aussi haut de gamme que ceux du Vision Pro. Cependant, le plastique est plus facile à nettoyer que le tissu, et lorsque je l'enfile, il est nettement plus léger et son poids est mieux réparti », écrit par exemple The Verge. Le plastique évoqué ici concerne la sangle : il n’y a pas bandeau amovible comme sur le casque d’Apple, c’est une sangle intégrée en plastique avec une pièce arrière rembourrée et une molette pour régler le serrage.
L’expérience utilisateur est apparemment très similaire à celle du Vision Pro, si ce n’est que le système d’exploitation n’est pas visionOS mais le tout nouveau Android XR. « Il y a un mode passthrough haute résolution, même si je ne le qualifierais pas de parfaitement net. Le casque suit le regard de l’utilisateur, et il suffit de pincer les doigts pour sélectionner un élément », explique The Verge.

Mais là ou visionOS fait la part belle aux applications Apple, Android XR tire logiquement parti des multiples services de Google. Ce dernier, qui s’est bien gardé de développer des applications natives pour le Vision Pro, dégaine des versions spéciales de YouTube, Google Maps, Google Photos, Meet et Google TV pour la réalité mixte.
Gemini est aussi de la partie et promet une intégration plus poussée que Siri, puisque l’on pourra demander directement à l’assistant des renseignements sur ce que l’on voit. Pour profiter à fond de Gemini, les premiers clients auront droit à un abonnement gratuit d’un an au forfait Google AI Pro. À tout cela s’ajoute un soutien de poids : Netflix. Le service de vidéo qui boude le Vision Pro propose une application native pour le Galaxy XR. En outre, il est possible de relier le casque à un PC pour profiter de jeux de manière immersive.
Le Galaxy XR va-t-il se vendre plus que le Vision Pro ? Il a des arguments à faire valoir, mais même si le prix est divisé par deux, ça n’en fait toujours pas un appareil à la portée de toutes les bourses et son intérêt même peut être brumeux. En tout cas, il peut pousser Apple à revoir sa proposition, avec pourquoi pas un hypothétique Vision Air plus accessible. Le Galaxy XR est dès à présent en vente aux États-Unis et en Corée du Sud. Samsung et Google n’ont rien annoncé concernant une éventuelle disponibilité en France.