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Test de la SoundWear Companion de Bose, une enceinte à porter autour du cou

Nicolas Furno

samedi 12 mai 2018 à 10:00 • 104

Matériel

Avec la SoundWear Companion, Bose ne propose pas un casque traditionnel, mais une enceinte à porter autour du cou. Une drôle d’idée sur le papier, mais c’est une catégorie qui tend à se développer et ces produits hybrides ont un gros avantage à faire valoir : ils laissent totalement libres les deux oreilles et le haut du crâne. Pour autant, sont-ils aussi pratiques qu’une paire d’écouteurs ou un casque, et surtout, la qualité sonore est-elle aussi « exceptionnelle » que Bose veut bien le dire ?

Pour en avoir le cœur net, nous avons commandé un exemplaire. Après quelques jours autour du cou, est-ce que nous recommandons cette enceinte à porter affichée à 300 €, tout de même ? Réponse dans ce test !

Ergonomie (presque) irréprochable

La SoundWear Companion a été conçue pour être portée autour du cou, sa forme est liée à cette position particulière. Ses deux haut-parleurs sont placés à chaque extrémité, dans la partie la plus épaisse du demi-ovale ainsi formé. Entre les deux, la section est plus fine et elle sert à la fois pour la batterie et pour un espace vide mis à profit par Bose pour gonfler les basses fréquences.

Conception de la SoundWear Companion. L’essentiel du corps de l’appareil est vide et sert à améliorer la qualité sonore.

On reviendra sur la qualité sonore dans la partie suivante. Commençons par indiquer que le produit se porte plutôt bien. La forme peut être légèrement ajustée pour adapter l’appareil à toutes les morphologies et ainsi rapprocher ou au contraire éloigner les deux haut-parleurs. Bose a recouvert l’appareil d’un tissu qui peut facilement être retiré, ce qui est important pour deux raisons. D’une part, l’enveloppe en tissu peut être lavée de temps en temps1, ce qui est mieux que la majorité des casques où les éléments en contact avec la peau ne peuvent être au mieux que remplacés.

Autre avantage de cette approche, on n’est pas obligé de se cantonner au tissu noir fourni par défaut. Bose propose trois autres coloris pour le moment, une housse bleu nuit, une version gris chiné et un coloris prune foncée. Le constructeur augmentera peut-être cette collection au fil du temps, mais c’est déjà une base pour agrémenter différentes gardes-robes. Comptez 30 € à chaque fois.

En plus du noir fourni par défaut, Bose vend trois housses de couleur différente.

Bose reste fidèle aux contrôles physiques et ne cède toujours pas à la mode du tactile. Cette approche a un avantage certain sur ce type de produits : s’ils sont bien organisés, tous les contrôles physiques peuvent être utilisés à l’aveugle. Sur ce point, le constructeur fait honneur à sa réputation, avec des contrôles à l’ergonomie parfaite.

Sur le côté gauche, il y a deux boutons : un pour allumer ou éteindre la SoundWear Companion, l’autre pour gérer le Bluetooth. Sur la droite, il y en a trois : volume moins, lecture/pause et volume plus. Comme sur les télécommandes filaires, ce bouton central a d’autres fonctions : deux clics pour passer à la piste suivante, trois pour revenir en arrière ; une pression prolongée active Siri ou l’assistant vocal du smartphone associé ; en cas d’appel, il permet aussi de répondre et de raccrocher. Tous ces boutons sont suffisamment éloignés pour éviter les confusions, ils tombent naturellement sous le pouce et ils respirent la solidité. Peut-être que le bouton central de droite aurait pu être légèrement moins dur, mais on s’habitue vite.

Les logos ne sont pas placés au niveau des boutons, ces derniers étant sur la tranche. Et même si cela ne se voit pas sur cette photo, ils dépassent suffisamment pour être identifiés sans problème sous le doigt.

Sur le plan ergonomique, Bose a repris son excellente pile Bluetooth, certainement l’une des meilleures du marché. Si vous avez déjà utilisé un QC35 ou un autre appareil Bluetooth du constructeur sorti ces dernières années, vous serez déjà familier avec la liste des fonctions. Sinon, rappelons le plus gros point fort de la gamme : la SoundWear Companion est reliée en permanence à deux sources Bluetooth et peut passer de l’une à l’autre instantanément. L’enceinte se connecte en priorité au dernier appareil utilisé, mais si vous lancez la lecture sur l’autre appareil, c’est lui qui prend immédiatement le relai. Ajoutez à cela une excellente portée et une stabilité à toute épreuve pour la connexion sans fil, et vous obtenez un excellent appareil Bluetooth.

Bose annonce une autonomie de 12 heures au mieux. C’est peu comparé à la moyenne des casques Bluetooth, mais mieux que la plupart des écouteurs vraiment sans-fil, comme les AirPods. À ceci près que la SoundWear Companion ne peut être rechargée qu’avec un chargeur USB (non fourni) et un câble micro-USB (fourni). Au passage, quel dommage que le constructeur boude toujours l’USB-C sur ses produits, il serait grand temps d’abandonner le micro-USB peu pratique. Peu pratique aussi, l’accès au port de recharge sous la housse de protection, mais c’est pour la bonne cause : l’enceinte de cou est partiellement étanche.

L’accès au port micro-USB de recharge n’est pas des plus simple. Comptez trois heures pour une charge complète, mais 15 minutes suffisent pour trois heures d’écoute.

Bose a conçu l’appareil pour résister sans problème à la transpiration et aux intempéries. Mieux vaut éviter la mousson indienne, mais vous devriez pouvoir l’utiliser dehors même sous la pluie, un bon point pour un produit wearable.

Avant de passer à la qualité sonore, disons pour résumer que la prise en main est globalement excellente. Le seul vrai défaut à l’usage est le poids du produit : 266 grammes, cela semble peu, mais à la longue, la SoundWear Companion finit par peser sur les épaules. On ne s'en rend pas forcément compte immédiatement, mais j’ai essayé d’utiliser l’appareil exclusivement pendant une journée, et j’ai ressenti une gêne croissante après quelques heures. C’est la même sensation qu’en portant un appareil photo un petit peu lourd, comme un reflex, par exemple.

Peut-être que ce n’est qu’une gêne initiale et qu’on s’habitue au fil du temps. Mais cela fait plusieurs jours et je continue à penser que j’aurais préféré un produit plus léger de la part de Bose. En contrepartie, l’appareil respire la solidité et ne devrait pas poser de problème pendant toute sa durée de vie.

Une petite enceinte Bluetooth, bien plus qu’un casque

La promesse de Bose est pour le moins ambitieuse : cette enceinte à porter doit offrir un « son enveloppant », « ample et clair » qui est dirigé vers vos oreilles « pour que vous puissiez profiter au maximum de votre musique tout en limitant la gêne pour les personnes qui vous entourent ». Avant de tester la SoundWear Companion, je m’attendais à un son de qualité correcte, au niveau des AirPods par exemple, et le même niveau d’ouverture sonore qu’un casque ouvert comme le modèle de Beyerdynamics que j’utilise au quotidien. Hélas, j’ai été déçu sur ces deux points.

Commençons par le plus évident : le son est peut-être projeté vers vos oreilles, mais aussi vers la pièce et vos voisins entendront très bien la musique, même au volume minimal. C’est la plus grosse déception avec ce produit, il est inutilisable dans les environnements où vous n’êtes pas seul et où le silence est important. Je n’espérais pas une isolation sonore identique à des écouteurs, naturellement, mais j’espérais que ce soit mieux qu’une petite enceinte Bluetooth, et ce n’est pas le cas. Bose vend la SoundWear Companion comme une enceinte à porter et pour cause, c’est l’impression qu’elle donne.

D’ailleurs, vous n’êtes même pas obligé de porter l’enceinte pour entendre la musique. Même si la qualité sonore est inférieure sans la placer autour du cou, vous pouvez très bien entendre la musique en posant la SoundWear Companion sur le bureau. Pour vous donner une idée de la différence de volume sonore entre ce produit et les AirPods d’Apple, j’ai posé un iPhone à une dizaine de centimètres de mon visage et j’ai lancé un enregistrement avec l’app Dictaphone.

Voici ce qui a été enregistré en utilisant les AirPods. Vous pouvez monter le volume sonore au maximum et vous entendrez surtout ma respiration et les oiseaux dehors, mais aussi un petit peu de musique, au loin.

Et voici ce qui a été enregistré par l’iPhone quand j’utilisais la SoundWear Companion de Bose. C’est le même morceau et le volume correspondait grosso-modo à celui que j’avais avec les AirPods, sachant que j’étais bien en dessous des 50 % du volume maximal.

La différence est extrêmement claire et c’est pareil à l’usage : les personnes autour de vous entendent presque aussi bien que vous. C’est le cas en poussant le volume, mais même au réglage minimum, le produit ressemble davantage à une enceinte qu’un casque. Et à ce niveau sonore, il suffit d’un robinet ouvert pour couvrir les voix dans un podcast, alors que les AirPods, placés au plus près du canal auditif, s’en sortent encore très bien.

Pour ne rien arranger, la qualité sonore est loin d’être aussi impressionnante que Bose ne veut bien le faire croire. Certes, la SoundWear Companion propose une bonne quantité de basses, c’est un point fort du constructeur et il le prouve. En fonction des goûts, il y en aura même trop, ce qui explique la présence d’un réglage pour les diminuer. Pour ma part, j’ai réduit les basses presque au minimum, ce qui a amélioré la clarté des podcasts, ma principale utilisation de l’appareil. Mais je trouve que le son produit par les deux haut-parleurs n’est pas génial, il manque de finesse et ressemble, pour le dire franchement, au son produit par une petite enceinte Bluetooth.

Sans compter que la qualité sonore varie énormément en fonction de la position de la tête. On n’y pense pas nécessairement, mais quand on penche la tête à droite ou à gauche, on entend beaucoup plus le son venir de ce côté, et moins de l’autre. Ce n’est jamais le cas avec des écouteurs ou un casque, puisqu’il suit exactement les mouvements de votre tête. Ce n’est pas trop gênant avec une voix en mono, un podcast ou un appel par exemple, mais c’est plutôt perturbant pour de la musique en stéréo. De toute manière, l’appareil est probablement trop lourd et instable pour servir lors d’une activité physique, et mieux vaut s’en tenir à un usage sédentaire, ou à de la marche éventuellement.

Mais dans ce cas, comment justifier les 300 € demandés par Bose pour ce produit, quand la SoundLink Micro du même constructeur est plus de deux fois moins chère et est, elle aussi, pensée pour vous suivre, accrochée à une bretelle ? On perdrait la stéréo, certes, mais on gagnerait certainement en souplesse d’utilisation, la SoundWear Companion n’étant pas une très bonne enceinte d’ambiance.

En matière de qualité sonore, saluons en revanche le travail réalisé par Bose sur les microphones. Mes interlocuteurs entendaient parfaitement ma voix, y compris en tournant la tête dans tous les sens. Le système est d’ailleurs très bien pensé pour cet usage, avec l’annonce audio de la personne qui appelle et même un vibreur intégré à l’enceinte, pour signaler directement les appels.

Pour conclure

Le problème de la SoundWear Companion, c’est qu’elle n’a pas une clientèle évidente à déterminer. Cette enceinte à porter ne peut servir que dans un environnement calme, mais qui ne doit pas le rester. La qualité sonore est correcte, mais inférieure à n’importe quel casque ou même écouteurs — à titre personnel, je préfère le son produit par les AirPods, par exemple — et même inférieure à certaines enceintes Bluetooth traditionnelles.

Néanmoins, si vous acceptez de porter un appareil assez voyant autour du cou, et si le poids ne vous gêne pas, ce nouveau produit de Bose n’est pas sans intérêt. Si vous ne tolérez aucun appareil sur ou dans vos oreilles, et si vous voulez écouter de la musique ou un podcast sans vous isoler de votre environnement, c’est une option à envisager. Dans certains cas de figure, cela peut être utile, mais pour ma part, je préfère là utiliser les AirPods. Les écouteurs d’Apple n’isolent pas de l’environnement extérieur et même avec mes lunettes, je les supporte sans problème pendant plusieurs heures.


  1. Le constructeur indique qu’il faut le faire à la main, avec de l’eau tiède et un détergent neutre. Laissez sécher complètement avant de replacer la housse. ↩︎

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