Après la plongée bouteille, l’Apple Watch Ultra se met à l’apnée avec Oceanic+

Olivier Busuttil |

La plongée libre, plus connue sous le terme « apnée », est un sport technique qui exige du plongeur à la fois une bonne perception du milieu naturel dans lequel il évolue et une connaissance avancée de son propre corps. De nos jours, l'apnéiste de haut niveau est ainsi assisté d'outils spécifiques qui le sécurisent et l'accompagnent dans sa progression.

Parmi ces outils, on trouve de plus en plus l'ordinateur de plongée libre. Profondeur atteinte, temps d'immersion, qualité de récupération, vitesse de descente et de remontée et température de l'eau sont parmi les informations les plus précieuses qu'un tel appareil peut délivrer au sportif en quête de performances. C'est dans cet univers particulièrement technique qu'Apple fait irruption avec de belles ambitions mais avec certaines lacunes aussi.

Grâce à sa version 2.0, Oceanic+ offre désormais un vrai assistant de plongée libre. Image de fond Max Gotts/Unsplash.

Dans sa version Ultra, l'Apple Watch est devenue un véritable ordinateur de plongée. L'application Oceanic+, seule solution dédiée à la plongée à ce jour, propose ainsi une interface réservée à la plongée bouteille et une autre destinée à la plongée libre. Si depuis son lancement cette dernière n'offrait quasiment rien aux apnéistes sérieux, la version 2.0 sortie à la rentrée change la donne et apporte aux adeptes de l'apnée une batterie de données riche en renseignements à qui veut améliorer ses performances en mer.

Un design pertinent

Avant d'entrer dans les détails fonctionnels de l'Apple Watch Ultra, il faut lui reconnaitre un design très approprié quand il s'agit de pratiquer la plongée libre. Dans « plongée libre », il y a « libre ». Il n'est donc pas question de s'encombrer d'un ordinateur proéminent qui viendrait gâcher les sensations de liberté et de glisse recherchées. D'autre part, l'impossibilité d'interagir avec l'écran dans l'eau empêche tout risque d'interruption involontaire du suivi.

Ces deux qualités s'ajoutent à un style général qui, s'il est parfois critiqué pour son relatif brutalisme, autorise le port de la montre du bateau jusqu'au dîner. Bref, si vous sélectionnez bien votre bracelet, l'Apple Watch Ultra peut vous accompagner toute l'année sans que vous ayez à vous encombrer d'une montre-ordinateur carapacée à l'aspect sportif trop prononcé. Ce dernier point est important car contrairement à la plongée autonome qui est souvent pratiquée par tranche de quelques jours (vacances, stage, croisière, voyage…), l'apnée sportive peut se pratiquer tout au long de l'année pour peu qu'on n'habite pas trop loin d'une fosse.

Quand on est dans le bleu, une montre ne doit pas venir anéantir cette sensation de liberté tant recherchée par l'apnéiste. Image Oceanic+.

En immersion

En tant qu'assistant de plongée libre, l'Apple Watch Ultra suit en temps réel toute la session d'entrainement. Le sportif a ainsi accès aux données critiques de sa séance en mer. Pendant l'immersion, Oceanic+ affiche la profondeur actuelle, le temps d'immersion, la profondeur max atteinte mais aussi les vitesses de descente et de remontée. Enfin, la température de l'eau fait aussi partie des infos de base. Un écran secondaire est affichable via un petit glissement de la couronne digitale. Il affiche le compas qui peut s'avérer utile au cours d'une séance de chasse sous-marine.

À gauche, l'écran dédié à la plongée libre durant l'immersion. À droite, le compas est accessible via un petit tour de couronne.

Tout au long de son immersion, l'apnéiste cherche à rejoindre une certaine profondeur, que ce soit pour s'échauffer ou bien atteindre un objectif précis. Dans ce contexte, la montre dévoile en temps réel la profondeur actuelle ainsi que la profondeur max atteinte.

Aux côtés de ces valeurs clés, l'écran principal expose clairement la vitesse de déplacement. Ce paramètre est important car il est géré très différemment selon la discipline qu'on pratique : un adepte de l'apnée en poids constant optimisera ses vitesses de descente et de remontée différemment de celle d'un amateur de poids variable ou de pêche sous-marine. Dans tous les cas, en découvrant ses vitesses de remontée et de descente, le plongeur pourra affiner son lestage ou améliorer ses qualités de chute et de propulsion.

En apprenant à gérer son lestage ou encore sa technique d'équilibrage ORL, le plongeur améliore ses temps de descente et de remontée qui représentent une part essentielle du temps d'apnée. Voilà pourquoi disposer de ces données est si important. Image Jacob Boman/Unsplash

Le niveau extrême de relaxation exigé par la plongée libre de haut niveau peut engager l'apnéiste dans un état second qui exige une assistance extérieure de tous les instants. C'est pourquoi l'Apple Watch Ultra se charge de prévenir l'apnéiste qui atteint des limites décidées en amont de sa session. Clignotement et signalement haptiques se chargent ainsi de faire remarquer au plongeur qu'il a atteint une profondeur cible ou des profondeurs intermédiaires, un temps d'immersion limite ou encore une durée de séance qui ne doit pas être dépassée. Même le temps de surface peut faire l'objet d'alarme.

Ces systèmes d'avertissement sont d'autant plus importants que dans la réalité, un freediver consulte rarement ses données en cours de plongée. Il préfère rester concentré sur sa technique et son objectif. Les petites vibrations de sa montre pourront ainsi le prévenir de certaines profondeurs clés comme celle où la propulsion s'arrête, celle à laquelle le mouth-fill est à réaliser ou encore celle à laquelle il faut déjà préparer son demi-tour.

En surface


avatar R-APPLE-R | 

Essayé de retenir votre respiration jusqu’à la fin de l’article c’est déjà très dur , alors ce que ces plongeurs font c’est complètement dingue ! 😈

avatar RonDex | 

@R-APPLE-R

😅 il y a des gens assez incroyable

avatar serenity | 

Bientôt une pub qui détourne Le Grand Bleu ? « Roberto! Mio Apple Watch Ultra-o! »

avatar Bruno de Malaisie | 

@serenity

Excellent!!!

avatar Bruno de Malaisie | 

L’apnée est l’essence même de la plongée!!!
La plus pure!
Il me tarde d’essayer cette nouvelle fonction. Mais c’est la saison des pluies ici. Il va falloir attendre…

avatar BobLeCanard | 

Excellent article, merci !
Je fais partie de la catégorie décrite comme « apnéiste moyen » (rarement plus que 30m), et j’utilise jusqu’ici un Omer UPX1 qui, je trouve, fait assez bien le job.
Pour le moment je ne suis pas client d’une AWU, je garde encore un peu ma S4… mais l’article m’a quand même me poser la question.
Si certains ont des premières expériences à partager ici, ça sera intéressant, merci par avance !

avatar LETENDARD | 

Les plongeurs libres capables de descendre régulièrement sous les 40 m ne sont pas légions … autant l argument me semble valable pour la plongée bouteille, autant en apnée 99% des plongeurs et chausseurs sous marin ne seront pas gênés pas cette limite.

avatar Derw | 

@LETENDARD

Au contraire ! Descendre sous 40 m est très simple ! Surtout en Sicile avec les semelles en béton à la mode dans ce coin. Le problème est plutôt de remonter… en vie…

🚪💨

avatar RonDex | 

@Derw

En dessous de 40 m, il faut le niveau 3.
20 m pour le niveau 1, 40 pour le niveau 2, 60 pour le niveau trois.

avatar François31400 | 

@RonDex

Euh ça ce sont les niveaux bouteille non ? Je crois que les niveaux apnée sont différents

avatar RonDex | 

@François31400

Oui évidement. en lisant une première fois le commentaire j’ai cru comprendre que c’était fait référence à la plongée en bouteille. En lisant une seconde fois, effectivement j’ai peut-être mal interprété…🤷‍♂️

avatar alastorne | 

@Derw

👏🏻😁

avatar Olivier Busuttil | 

@LETENDARD

Tu as raison. 40m est un objectif très sérieux en plongée libre. Mais les pratiquants en club, ceux qui cherchent systématiquement à s’équiper d’un assistant de plongée, flirtent assez couramment avec cette profondeur. Sur la côte, c’est encore plus vrai. Au CIPA de Nice, entendre 2 freedivers parler de leur dernière descente à 70 mètres, c’est du quotidien 🙂

avatar mlec06 | 

Ah ah je suis Cipaïste…et je confirme…40m c'est rédhibitoire pour la plupart "d'entre nous"…patience et longueur de temps…attendre la version 3 ou 4 de l'AW …qui gérera les 100m…😁 🙏

avatar Titophe | 

Très intéressant test que la version apnée du logiciel proposé par Oceanic. Pour ma part je fais essentiellement de l’apnée en piscine donc en déplacement horizontal ou en statique et seulement quelques sorties en mer ou en fosse pour faire du vertical.
Pour les entraînements piscine, le plus intéressant est de pouvoir bénéficier de fonctions timer et chronomètre paramètrables. Avec mon Apple Watch série 8 impossible de faire ce genre de chose dans l’eau car la plupart des fonctions passe par l’écran tactile inutilisable dans l’eau… qu’en est-il avec l’Ultra et son bouton additionnel ? Impossible d’avoir un avis éclairé en boutique Apple pour savoir si l’UWA pourrait faire le job, car aujourd’hui j’utilise une montre spécifique Apnée pour les entraînements et les sorties mer (une Seac Sub spéciale apnée).

avatar Olivier Busuttil | 

@Titophe

En effet, jusqu’à maintenant l’appli Oceanic+ ne semble pas vouloir affecter quelque fonction que ce soit aux 2 boutons pourtant disponibles. C’est pourtant possible : dans sa version « plongée autonome », Oceanic+ autorise le plongeur à pousser le bouton action pour stopper l’affichage d’une alerte.
En apnée, une fois en immersion, la couronne et le bouton action pourraient déclencher un chronomètre et/ou un compte-à-rebours. Très pratique pour une apnée statique que ce soit à 2m ou à 30m de profondeur 🙂

avatar Mac1978 | 

À quand une nouvelle version du couple AWU et Oceanic+ pour les plongeuses tech et les vrais apnéistes, soit étanche à 120m minimum ?

avatar Olivier Busuttil | 

@Mac1978

Peut-être avec l’Apple Watch 3 qui pourrait être étanche à 200m comme n’importe quelle montre de plongée qui se respecte 😁

avatar François31400 | 

@olivierbusuttil

J’y crois pas une seconde personnellement ! Le créneau de la plongée tech est vraiment niche. De plus il faudrait pour la bouteille la gestion des transmetteurs et un écran bien plus grand mais bon a voir.

avatar Olivier Busuttil | 

@François31400

C’est une niche certes ! Mais rendre une montre étanche à 200m est largement à la portée d’Apple. La transmission nécessaire à la surveillance du bloc est sans doute plus compliquée à mettre en œuvre surtout si Apple veut faire mieux que tous les systèmes du marché qui présentent quelques soucis de fiabilité (fausse alerte, info erronée, perte du signal). Coté logiciel, vue la formidable exposition offerte par le marketing d’Apple, Oceanic a, à mon avis, intérêt à pousser le développement d’Oceanic+ au plus haut niveau 🙂
Pour l’écran plus grand, je suis d’accord avec toi. C’est d’ailleurs un des souhaits que j’ai exprimés dans le 3ème volet de l’article consacré à la plongée autonome.

avatar François31400 | 

@olivierbusuttil

Oui mais le coût R&D pour en arriver là ?
Le risque du bad buzz en cas de décès d’un plongeur technique ?

avatar Olivier Busuttil | 

@François31400

C’est vrai, c’est vrai 🙂 Mais n’oublions pas qu’Oceanic n’est pas n’importe qui dans l’univers de la plongée. Si d’autres marques sont plus connues dans nos contrées, Oceanic reste un pionnier de l’ordinateur de plongée et en maîtrise ses enjeux. La R&D, le logiciel (UX/UI) et l’algorithme, c’est son truc ! C’est vrai que plus l’exposition est grande, plus le risque de bad buzz est grand ! Mais une marque qui évolue sur un marché en pleine expansion et qui veut lutter contre Suunto, Garmin et autre Scubapro peut-elle refuser une telle aventure ?

avatar François31400 | 

@olivierbusuttil

Oui c’est vrai. Mais bon j’ai l’impression que Oceanic est en perte de vitesse. Je vis en Floride et à part des anciens modèles je ne vois pas grand chose d’Oceanic (et ne parlons pas des stabs/detendeurs) après c’est peut être spécifique à la Floride. Pour moi je voyais le partenariat Oceanic Apple comme un moyen de se relancer.

avatar Mac1978 | 

@olivierbusuttil

🤞🏻

avatar Karlieeuh | 

À voir si ça marche bien par dessus la combi.

Ma sœur, que j’admire, fait ses 40m tranquillement, mais a déjà raté des marqueurs à cause d’alertes pas assez puissantes

avatar François31400 | 

@Karlieeuh

Les alertes vibrantes sur combinaison même épaisses (7mm ou étanche) fonctionnent très bien en plongée bouteille

avatar Olivier Busuttil | 

@Karlieeuh

L’AWU fonctionne très bien par-dessus la combi : déverrouillage automatique (malgré l’absence de contact avec la peau), alertes haptiques efficaces, etc. Mais l’intérêt d’un tel usage est moins important en plongée libre. Dans ce mode, Oceanic+ relève la fréquence cardiaque et la zone de fréquence cardiaque en temps réel. Il est donc essentiel de porter la montre à même la peau 🙂

avatar Hasgarn | 

J’ai lu trop vite, j’ai cru qu’Apple avait sorti une bouteille de plongée 😅

Je retourne au plumard, j’ai pas assez dormi 🤪

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