Une apparence rétro-futuriste affirmée, un système de réduction active de bruit convaincant et surtout un prix canon de 99 $… Bien conseillée par Teenage Engineering, Nothing avait frappé un grand coup avec ses écouteurs Ear (1). Sauf qu’à tout miser sur le look, l’entreprise britannique financée par Tony Fadell et le cofondateur de Twitch avait oublié l’importance de la qualité sonore. Le lancement du Phone (1), qui se distingue de la masse des appareils Android avec ses barres lumineuses, avait laissé craindre que Nothing ne fasse la sourde oreille aux critiques.
Deux ans plus tard pourtant, elle revient avec les écouteurs Ear (2), qui valent certes 50 % plus cher que leurs prédécesseurs, mais sont censés régler tous leurs défauts. Nothing promet « un son véritablement authentique », « des performances accrues » et « une réduction du bruit qui s'adapte pleinement à la forme de vos oreilles ». Est-ce trop beau pour être vrai ? Ces écouteurs à 149 € peuvent-ils rivaliser avec les références coutant deux fois plus cher ? La réponse dans notre test des écouteurs Nothing Ear (2).
Les écouteurs Ear (2), que vous me permettrez d’écrire « Ear 2 », ressemblent comme deux gouttes d’eau à leurs prédécesseurs. Ce n’est pas plus mal : ils étaient tout aussi distinctifs que les AirPods, mais dans un tout autre genre, et avaient établi l’« identité visuelle » du fabricant. Vous savez ce que l’on dit des gouts et des couleurs, mais il faut reconnaitre à Teenage Engineering le mérite de l’originalité. Le fabricant suédois1 de synthétiseurs, qui travaille aussi avec IKEA et Panic, est un « membre fondateur » de Nothing.
Son fondateur Jesper Kouthoofd et son designer en chef Thomas Howard ont ainsi conçu un look qui serait rétro, avec son évocation des plastiques transparents et des affichages matriciels des années 1990, s’il n’était pas futuriste, avec sa pointe d’agressivité adolescente. Les produits de Nothing évoquent une période déjà vintage, donc furieusement contemporaine, et jouent parfaitement la carte de l’esthétique. Ce qui ne veut pas dire que ce style n’ait aucune substance : l’indentation qui améliore la préhension du boitier, les points colorés qui indiquent le sens des écouteurs et l’indice de protection IP54 montrent que Nothing n’a pas complètement oublié les aspects pratiques.
Mais quand même un peu : le boitier est trop grand (5,5 × 5,5 × 2,2 cm) pour rentrer dans la poche à gousset d’un jean, et s’il met joliment en scène les écouteurs, son couvercle transparent se rayera facilement. Les batteries, une petite poche dans le boitier et une minuscule pile MC1040 dans les écouteurs, sont cachés par des capots de polycarbonate. Bien peu de composants sont visibles, car au-delà de la partie intérieure de la tige, aucun élément n’est véritablement transparent. Nothing joue vraiment la comédie quand elle déclame : « le vernis transparent met en valeur la beauté de la technologie à l'état pur et la qualité exceptionnelle de la finition. »