Un article du New York Times revient sur l’échec de l’AI Pin conçu par Humane et confirme une précédente rumeur de Bloomberg : l’entreprise chercherait un acquéreur. D’après les deux journalistes qui signent l’enquête, ils auraient même commencé à chercher une semaine seulement après la levée d’embargo et la publication des tests tous mauvais sur l’appareil. Les discussions auraient impliqué plusieurs acheteurs potentiels, mais surtout HP avec une proposition qui dépasserait le milliard de dollars pour acheter Humane et son produit.
Ni HP ni les deux fondateurs de Humane n’ont souhaité apporter de commentaire sur cette rumeur d’une vente. La banque d’investissement Tidal Partners aurait évalué la valeur de Humane à 1,1 milliard de dollars et la start-up a bien proposé une vente à HP pour ce tarif. HP a bien acheté Palm pour 1,2 milliards de dollars en 2010 sans pour autant maintenir son activité principale, alors peut-être qu’elle trouverait un intérêt dans les technologies développées pour l’AI Pin, comme le projecteur laser. En tout cas, Humane aura fort à faire pour mettre en avant ses atouts, sachant que son produit serait un échec cuisant si l’on en croit l’article du jour.
En effet, les journalistes du New York Times écrivent que Humane aurait reçu autour de 10 000 commandes pour l’AI Pin, dix fois moins qu’espéré sur la première année. Ces derniers mois, de nombreux employés auraient quitté l’entreprise face à cet échec commercial du produit et avec le problème lié aux batteries dangereuses qui vient d’apparaître, rien ne laisse espérer une hausse des ventes.
Humane : la batterie du boîtier de charge de l’AI Pin présente un risque d’incendie
Pendant la phase de conception du produit, les deux cofondateurs Bethany Bongiorno et Imran Chaudhri — deux anciens d’Apple — auraient incité leurs employés à rester positifs et limiter les critiques, ce qui aurait conduit au maintien des plus gros défauts sur le produit final. Y compris sur le risque de surchauffe de la batterie, un problème qui aurait été connu en interne et ignoré par les deux dirigeants, qui voulaient conserver un design aussi fin que possible et pensaient pouvoir s’en sortir en limitant temporairement la puissance côté logiciel. D’après les témoignages cités par les journalistes, des essais internes se seraient faits en posant les prototypes sur des blocs de glace pour qu’ils puissent fonctionner plus longtemps.
Des employés auraient voulu repousser encore davantage la sortie de l’AI Pin, parce qu’ils jugeaient que le produit n’était pas prêt à être commercialisé. Des critiques manifestement pas entendues, l’appareil étant sorti au printemps. Si l’idée était de vendre l’entreprise, repousser la sortie de quelques mois n’aurait peut-être pas été une si mauvaise idée…