Avec la Ionic, Fitbit gravit finalement la marche vers les montres connectées. Le constructeur de bracelets et de traqueurs d'activité avait déjà glissé un doigt de pied dans ce grand bain avec la Blaze, mais ce nouveau produit a l'ambition de devenir une véritable plateforme avec ses accessoires, ses applications, ses usages.
En attendant notre test, voici déjà une prise en main de ce concurrent déclaré de l'Apple Watch. La première impression, souvent la bonne, est malheureusement confirmée : la Ionic n'est pas très jolie. Avec ses angles taillés au cordeau, sa finition industrielle et un design passe-partout, difficile d'imaginer porter cette montre dans les dîners en ville.
Fitbit a clairement manqué d'ambition sur le plan du design, la Ionic ressemblant finalement plus à un traqueur d'activité un peu surdimensionné qu'à une montre. Il y a zéro prétention horlogère dans ce produit, qu'on regarde sa façade avant (fallait-il réellement faire apparaitre la marque Fitbit ?) ou au dos.
Certes, une fois installé au poignet, on se fiche pas mal de l'aspect des capteurs présents au dos de la montre. Mais Apple a fait cet effort, en le déclinant même selon les versions, avec un dos en composite ou en céramique. Pour en terminer momentanément sur le plan du design, sachez que les bracelets de Ionic sont détachables et donc, remplaçables. Fitbit fournit deux paires dans la boîte (un pour les petits poignets, le second pour toutes les autres tailles).
Le système d'attache est mécanique : il faut appuyer sur un petit bouton à la base du bracelet pour en détacher le morceau. Pour installer un autre bracelet, il suffit d'insérer son attache jusqu'à entendre un petit clic très satisfaisant à l'oreille. Les bracelets en élastomère n'ont rien de spécialement mémorables, surtout en face des modèles Sport en fluoroélastomère de l'Apple Watch. Le constructeur en propose aussi en cuir et des modèles Sport percés de trous qui rappellent immanquablement les bracelets Nike+.
La montre intègre un écran tactile aux couleurs vives, ainsi que trois boutons : un sur la tranche de gauche, deux autres à droite. Ils permettent de revenir au cadran et de contrôler les diverses fonctions de Ionic, en plus des gestes tactiles. L'ergonomie est simple et on s'y retrouve assez rapidement.
Par contre, on note très rapidement que la fluidité n'est pas forcément au rendez-vous : les animations sont parfois heurtées, comme s'il manquait des FPS. Il n'est pas non plus possible de modifier le cadran à la volée : tout passe par l'application iOS. La montre ne présentant pas l'heure en continu, il faut toucher l'écran ou bouger le poignet. Ce dernier mouvement donne des résultats encore plus aléatoires qu'avec l'Apple Watch.
Cette absence d'écran « always on » est bien dommage car Fitbit aurait pu ici creuser l'écart avec son rival de Cupertino. C'est d'autant plus incompréhensible que la Ionic promet 5 jours d'autonomie sur une seule charge : on aurait été prêt à sacrifier une demi-journée pour avoir l'heure toujours affichée !
L'autonomie, c'est clairement le point fort de cette montre. Elle est à mon poignet depuis trois jours et trois nuits, et la batterie dépasse toujours les 50%. Même si l'Apple Watch peut tenir quasiment deux jours, la Ionic reste loin, très loin devant. L'autre avantage de la montre ne provient pas du produit en lui-même, mais de l'application Fitbit : même si on n'y trouve pas les fameux cercles d'Activité, elle se révèle plus conviviale et surtout, elle donne envie de se dépasser.
Tout cela vaut-il pour autant les 350 € demandés ? Pour le moment, je réserve mon jugement : rendez-vous dans quelques jours pour un test complet.