Les AirPods Pro sont épatants sur plein de points, mais pas sur la qualité audio des coups de fil. Il y a même eu une dégradation par rapport aux deux premières générations d'AirPods qui, avec leurs micros placés au bout des tiges des écouteurs, captent mieux ce qu'on leur raconte.
Néanmoins, les intra-auriculaires d'Apple ont bénéficié de l'apport discret l'an dernier de l'encodage AAC-ELD, qui permet « d'améliorer la netteté et le naturel de la voix lors des appels FaceTime », comme l'explique Apple dans le communiqué de presse consacré aux… AirPods 3. Mais le développeur Marco Pfeiffer a pu déterminer que les AirPods Pro y avaient également eu droit.
L'AAC-ELD est une variante de l'AAC, le codec de prédilection utilisé par Apple pour la musique, auquel s'ajoute l'« Enhanced Low Delay » pour les communications. Cela permet aux écouteurs de transférer la voix en mono dans les deux directions avec un taux d'échantillonnage de 24 000 Hz, avec la reconstruction de bande spectrale (SBR).
Lors d'un coup de fil, le Bluetooth bascule du profil audio A2DP (pour la lecture de contenus) au HFP (Hands Free Profile) qui prend en charge l'audio bidirectionnel, autrement dit on peut envoyer et recevoir de l'audio en même temps. Deux codecs peuvent alors être utilisés : le CVSD (un standard de 2002) qui transfère en mono dans les deux directions à 8 000 Hz, et le mSBC, apparu en 2009 et qui reste optionnel, avec un taux de transfert de 16 000 Hz.
Comme l'illustre Marco Pfeiffer, c'est comme avoir le choix entre une qualité « extrêmement mauvaise » et une qualité « assez mauvaise ». Il explique aussi que la voix humaine se positionne entre 2 000 et 4 000 Hz, donc le codec CVSD pourrait suffire, mais dans les faits la qualité audio n'est pas formidable. Les AirPods prennent en charge le mSBC, tout comme semble-t-il macOS, iOS et Android. L'AAC-ELD est donc un codec supplémentaire au taux d'échantillonnage bien plus élevé.
Grâce à la Console de son Mac, il a pu confirmer que les AirPods Pro utilisaient bien l'AAC-ELD, et la différence est nette d'après les trois extraits qu'il fournit, en particulier par rapport au CVSD :
Mais avoir un bon codec ne suffit pas, il faut encore que le tuyau soit suffisamment gros pour transmettre toutes ces données. C'est là que le Bluetooth coince. Dans les meilleures conditions, le débit peut monter jusqu'à 3 Mo/s, mais dans la pratique la fiabilité toute relative de cette technologie a montré qu'il ne fallait pas en attendre de miracle. Le HFP, qui prend la main lors des appels, se limite d'ailleurs à un débit de 64 kbit/s en bidirectionnel. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi Apple travaille sur le sujet du Bluetooth :
Apple veut faire sauter le goulet d'étranglement du Bluetooth
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