Le Vision Pro n’a pas dit son dernier mot. Plus d’un an et demi après une première génération aussi incroyable qu’impayable, l'ordinateur spatial d’Apple poursuit sa route. C’est un voyage sur un chemin escarpé et étroit dans un environnement vertigineux qui mélange le virtuel au réel. La nouvelle version est plus puissante, (un peu) plus accessible et dotée d’un nouveau bandeau. Mieux équipé, le casque parvient-il à sortir de l’ornière et à atteindre une plateforme stable ? Réponse dans notre test du Vision Pro M5.

Un équilibre dur à trouver
La première nouveauté du Vision Pro M5, c’est son prix. Rendez-vous compte qu’il coûte 300 € de moins que son prédécesseur, une réduction rare d’une génération à l’autre. Sauf que le tarif du premier modèle était tellement stratosphérique que le nouveau coûte tout de même 3 699 €. Et c’est sans compter les 115 ou 169 € supplémentaires pour les inserts optiques Zeiss qui remplacent les verres de lunettes. L’addition peut encore grimper en optant pour 512 Go (3 949 €) ou 1 To de stockage (4 199 €), même si les 256 Go fournis d’office sont suffisants dans la plupart des cas.
Pour le prix d’un Vision Pro M5 (sans les inserts optiques), vous avez un MacBook Pro M5, un iPad Air M3, un iPhone 17 et des AirPods Pro 3. Ça fait réfléchir, comme dirait l’autre. Et contrairement aux autres produits, n’espérez pas faire baisser la note grâce à une promotion, car le casque est vendu uniquement par Apple.

La question du prix est d’autant plus sensible que Samsung a décidé de mettre la pression sur ce point avec son Galaxy XR. Pour l’instant, il s’agit d’un rival seulement virtuel en France, mais lorsqu’il arrivera (probablement) en 2026, le Vision Pro M5 se retrouvera face à un concurrent direct deux fois moins cher.
Cette petite intro ne vous a pas trop découragé ? Scrutons alors le nouveau casque. Sur la forme, il est identique à la version originale sortie en février 2024 aux États-Unis puis en juillet de la même année en France et dans quelques autres pays. C’est un appareil qui ressemble à première vue à un masque de ski, couvrant entièrement les yeux et leurs alentours.

La comparaison s’arrête à l’aspect esthétique : le Vision Pro n’est pas pensé pour dévaler des pistes, même si certains espiègles ont tenté l’expérience. C’est un objet à la pointe de la technologie qui est délicat : la face avant en verre lui confère un aspect précieux qui fait défaut aux Meta Quest, au prix d’un caractère fragile dont on se passerait bien.
Entre les potentiels chocs contre les objets environnants et les éventuelles chutes accidentelles, les occasions de casse ne manquent pas. Aucun pète au casque à signaler sur le Vision Pro M2 de la rédaction (acheté lors du lancement américain) ni sur le M5 que je teste depuis quelques semaines, mais c’est un appareil qu’il faut traiter avec un peu trop de précaution à mon goût.
Surtout, cette alliance de verre et de métal rend le produit lourd à porter. C’était l’un des écueils majeurs de la première version qu’Apple tente de corriger avec un nouveau bandeau. Oui, à défaut d’alléger le casque lui-même, la Pomme cherche à contrebalancer littéralement son poids avec un nouveau type d’attache.

Le Vision Pro M2 était livré avec deux types de bandeau : le bandeau tissé solo, qui passait juste derrière la tête mais ne retenait pas bien le poids de l’unité centrale, et le bandeau tissé double, qui répartissait mieux le poids mais était plus basique avec ses scratchs. Le bandeau tissé à sangle double inclus avec le Vision Pro M5 est un mélange des deux… et un petit aveu d’échec.
À l’origine, Apple présentait principalement son casque avec le bandeau solo, une attache relativement discrète qui le distinguait des autres casques de réalité virtuelle. Finalement, il a fallu se faire une raison : une sangle passant sur le sommet du crâne est indispensable pour soutenir correctement le Vision Pro.
Le nouveau Dual Knit Band reprend les avantages de chaque accessoire. La sangle arrière est toujours élastique et réglable via une molette sur le côté. Cette sangle n’est pas strictement identique à celle du bandeau solo, elle est lestée pour améliorer l’équilibre. C’est ce qui explique pourquoi le Vision Pro M5 est plus lourd que le M2 (750 à 800 g contre 600 à 650 g). La sangle supérieure adopte une structure matelassée et extensible similaire. Elle s’ajuste tout aussi facilement grâce à la molette, qui a une deuxième position rien que pour ça.














