De l’Apple Watch Series 10 à la Withings ScanWatch 2 en passant par la Samsung Galaxy Watch 7, les montres connectées peuvent maintenant détecter les perturbations respiratoires qui pourraient être causées par un syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil (SAHS). Mais tout le monde ne possède pas de montre connectée et même ceux qui en possèdent ne la portent pas nécessairement pendant la nuit. Or jusqu’à trois millions de Français pourraient souffrir de SAHS, selon les spécialistes, mais seulement 20 % le savent. Les autres passent leurs nuits à dormir d’un œil et leurs journées à bâiller.
Les conséquences sur la qualité de vie — somnolence, troubles de la mémoire et état dépressif — ne sont pas triviales. Celles sur la santé — hypertension artérielle, troubles cardiovasculaires, mort par accident ou par asphyxie — encore moins. La détection précoce du SAHS est un enjeu majeur, d’autant que le traitement est plutôt simple et relativement abordable. Voilà pourquoi la petite entreprise française Apneal pense qu’au lieu de compter sur les montres connectées, il vaudrait mieux commencer par une application installée sur le smartphone.

« Nous voulons qu’il soit possible de réaliser un examen de sommeil de qualité médicale sans rien d’autre qu’un téléphone », explique Séverin Benizri, cofondateur et CEO d’Apneal. Le syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil se caractérise par la multiplication d’épisodes de réduction (hypopnée) ou d’arrêt (apnée) de la respiration pendant le sommeil. Les apnées peuvent être centrales, causées par une anomalie du contrôle neurologique de la respiration, mais sont généralement obstructives, causées par une obstruction des voies aériennes supérieures.
Les épisodes durent entre dix et trente secondes, parfois plus, et peuvent se répéter plusieurs dizaines — voire plusieurs centaines — de fois par nuit. Les hypopnées et les apnées entrainent une baisse de la saturation en oxygène du sang et une interruption de l’évacuation du gaz carbonique : le cœur redouble d’efforts, mais le dormeur doit finalement se réveiller pour reprendre sa respiration, sans forcément s’en rendre compte. Ces micro-réveils empêchent d’atteindre la phase la plus réparatrice de la nuit, le sommeil lent profond, qui disparait dans les cas les plus sévères. À long terme, le SAHS favorise la survenue de troubles cardiovasculaires.