Glucowear : un capteur de glucose non invasif à accrocher au bracelet de sa montre

Mickaël Bazoge |

Aux dernières nouvelles, il faudra attendre de 3 à 7 ans avant que sorte une Apple Watch équipée d'un capteur de glucose non invasif. Le constructeur serait tout proche d'avoir finalisé la conception d'un tel capteur, qui serait aussi gros qu'un iPhone actuellement. Il y a maintenant un très gros travail de miniaturisation (il faut que ça entre dans une montre !) et de certification auprès des autorités sanitaires à réaliser.

Cela laisse un espace à d'autres entreprises pour se lancer sur ce créneau. C'est le cas d'Afon, une société britannique qui veut commercialiser non pas une montre ou un bracelet connecté, mais le Glucowear, qui s'installe dans un bracelet sur lequel on peut monter son boîtier de prédilection. « Il existe de nombreux constructeurs de montres connectées avec qui nous ne voulons pas entrer en concurrence », explique le fondateur et CEO Sabih Chaudhry. « C'est pourquoi nous avons décidé de développer un capteur qui se place en dessous du poignet ».

Le capteur reste de toute manière assez gros et il ne risque pas de se faire une place dans une montre connectée. La technologie utilisée est celle des ondes radio, qui est déjà à l'œuvre dans des produits comme le KnowU, un bracelet de mesure du glucose non invasif (qui ne pique pas la peau, autrement dit). De son côté, Apple aurait jeté son dévolu sur une technologie de spectroscopie d'absorption optique couplée à une forte dose d'algorithmes.

Glycémie : les méthodes de mesure non invasives progressent, mais sont encore loin de l’Apple Watch

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Le module est doté d'une batterie bonne pour deux semaines de mesure sur une seule charge, tandis que la durée de vie de l'appareil est de deux ans environ. Il se destine aux personnes atteintes d'un diabète type 2 (le plus courant) et toutes celles pouvant présenter un risque prédiabétique. La mesure se réalise immédiatement et est envoyée en Bluetooth sur l'app mobile (iOS et Android), ce qui permet de gérer sa glycémie en temps réel.

Des tests cliniques ont été conduits en Allemagne, avec des résultats concluants. Mais il reste maintenant le plus dur : décrocher les feux verts indispensables pour une commercialisation. L'objectif est d'obtenir rapidement la certification CE et de frapper à la porte de la toute puissante Food and Drug Administration (FDA) américaine.

Diabète : l’Apple Watch comme moniteur de glycémie en continu

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avatar Nesus | 

Mwouai, donc théoriquement ça fonctionne. Ça fait des années qu’on a des constructeurs qui nous promettent que les études ont données de merveilleux résultats et qu’au final, ça n’est pas commercialisé parce que ça n’est pas fiable.

Espérons qu’avec les technologies qui s’améliorent chaque jour, ça soit enfin le cas, mais on ne va pas crier victoire trop vite. Surtout qu’il n’y a pas le prix.

avatar Nims | 

Je me demande bien pourquoi ça ne se limite que pour les type II…

avatar stefhan | 

@Nims

Suis pas médecin ni ingénieur mais peut-être les moins compliqués à repérer ?

C’est à dire que le Type 2 aurait des éléments plus denses, plus forts donc plus faciles à détecter ?

avatar Nims | 

@stefhan

Pas convaincu.
Chez les type I, il y a une progression rapide de la destruction des cellules Bêta du pancréas, cela se repère très vite. Chez les type II, il y a toujours une production d’insuline, même faible. Les deux se repèrent bien avec une prise de sang, encore faut-il être conscient qu’on a plus souvent soif et et qu’il a polyurie.
De toute façon, si il y a une mesure de glycémie, les deux types devraient être prise en charge sans trop de problème… y a certainement une explication, mais je ne sais pas.

avatar stefhan | 

@Nims

Vous semblez bien plus calé que moi 😅

avatar Desseaux | 

@Nims

Une glycémie c’est une glycémie. Qu’on soit diabétique ou pas, type 1 ou 2, grossesse ou pas grossesse, ça reste une mesure du taux de sucre dans le sang. Je vois pas ce que ça change.

avatar Nims | 

@Desseaux

Oui exactement, c’est ce que je dis.

avatar bozzo | 

La différence ?
Un type 1 a besoin d’insuline injectée en permanence (3 injections par jour ou bien une pompe en continu). Faute d’insuline ou de traitement adéquat, les complications rapides ou à distance ne manqueront pas de survenir.
Un type 2 est bien moins instable.
Et donc les conséquences d’une mesure imparfaite ne sont pas les mêmes.
Je pense que c’est pour cette raison que l’appareil est réservé aux type 2. Reste que de nombreux type 1 se jetteront dessus quand même… s’il y a un gain en confort.

avatar Nims | 

@bozzo

D’accord, mais cela ne répond pas à la question. On ne mesure pas les conséquences à long terme d’un type I ou II. Pas plus que la disponibilité de l’insuline… si l’appareil permet un monitoring instantané de la glycémie, comme c’est le cas actuellement avec les senseurs de type Freestyle, alors que l’on soit de type I ou II ne changerait rien quant à l’utilisation de ce bracelet.

avatar mne | 

@Nims

Ce que veut dire bozzo c’est que pour palier un éventuel manque de fiabilité du capteur et donc être certifié plus facilement par les autorités (tout en réduisant la responsabilité en cas d’erreur), ils recommandent l’usage à ceux qui ne mettent pas leur vie immédiatement en danger si l’appareil se plante.

Mais il marche de la même façon pour tous les types de diabètes

avatar Desseaux | 

@bozzo

C’est comme dire « les radars sur la route fonctionne pour des petites voitures mais pas pour des Ferrari »
Soit ça flash au dessus de 130, soit ça flash pas …
La glycémie c’est pareil

avatar bozzo | 

@Desseaux

Non, ce n’est pas comparable.
Les conséquences d’une imprécision ou d’une fiabilité médiocre ne sont pas les mêmes s’il s’agit d’un type 1 ou d’un type 2.
En d’autres termes, je penses qu’ils savent que leur technologie n’est pas assez fiable pour surveiller un type 1.
Mais bien sûr ce ne sont que des supputations…
@mne
Oui, on peut le dire comme ça aussi.

Accessoirement, il faut bien être conscient que le jour où un industriel met sur le marché un capteur de glycémie non invasif et fiable, ce sera une révolution ! Cela fera la une de tous les journaux, et on en parlera dans tous les milieux médicaux …

avatar Bigdidou | 

@bozzo

Oui et non.
En fait, type 1 ou type 2, c’est pas vraiment ça l’important.
Schématiquement :
- type 1 : comme ca a été dit, c’est une insulinothérapie pluri quotidienne, pas de place pour des technologies imprécises, et de toute façon, l’avenir ne compte plus sur des capteurs externe, mais sur des systèmes intégré type pompe à insuline (sans compter les thérapies curatrices)
- type 2 :
- non insulino-requérants (pas besoin d’insuline), la grande majorité : aucun intérêt du monitorage de la glycémie, donc de ces capteurs (la surveillance et les adaptations thérapeutiques reposent sur d’autres stratégies).
- insulino-requérants : les traitements oraux ne sont pas suffisants ou contre-indiqués, besoin d’insuline retard en 1 injection quotidienne, parfois des protocoles plus incisifs et c’est quand même bien de disposer d’une bonne précision pour adapter en évitant les hypoglycémies. Pas plus que pour les diabètes de type 1, il n’y a alors de la place pour des dispositifs aléatoires.

Hors marketing geek, on peut donc effectivement se poser la question de l’intérêt réel du dispositif décrit ici.

Pour bien comprendre les choses à propos de ces histoires de capteurs, il faut admettre une réalité qui ne changera pas : la concentration du glucose mesurée ailleurs que dans le sang ou le liquide interstitiel profond est trop aléatoire pour être exploitable.
Si on suit cette piste, seules les technologies qui permettront ces mesures de façon non invasives, genre spectrophotomètres transcutanés miniaturisés, apporteront quelque chose, et elles n’existent pas encore pour le glucose. N’étant ni ingénieur ni physicien, je ne sais pas si c’est possible à faire. Mais manifestement, il existe des contraintes physiques très importantes puisque ca n’est pas encore réalisé.

Une autre piste semble l’IA et le deep learning, qui permettront peut-être un jour d’estimer la glycémie de façon non algorithmique, sans qu’on sache comment elle l’a appris et le fait, et à condition qu’elle ne te confonde pas avec un camion de pompier, mais ces trucs me dépassent complètement aussi…

Une technologie médicale ne s’évalue pas toujours comme on pourrait en avoir l’intuition. Ce n’est pas parce qu’elle apporte plus de mesures, plus de précision ou plus de je ne sais quoi qu’elle est utile. Il arrive d’ailleurs régulièrement que « plus » devienne « trop » et soit délétère.
C’est le cas par exemple dans les diabètes de type 2 non insulino-requérants. Trop bien les contrôler… augmente le risque d’en mourrir ou de complications graves.

avatar macbook60 | 

@Bigdidou

Après si c’est bien intégré même un diabétique de type 2 ça peut lui être utile car beaucoup de choses font varie la glycémie et cela pourrait être un outil fantastique pour connaître comment on réagi à différents aliments et/ou en fonction de l’activité etc

Et tout les pre diabétique qui ne le savent pas

avatar Bigdidou | 

@macbook60

« cela pourrait être un outil fantastique pour connaître comment on réagi à différents aliments et/ou en fonction de l’activité etc »

Si tu as besoin de ca, faut un outil précis…
Et un peu d’education thérapeutique de base et du bon sens feront le reste ;)

Ceci étant, j’adorerais par exemple une IA qui puisse me dire la composition d’une assiette à partir de sa photographie. Là, oui, ça me donnerait le pouvoir d’agir. Mais une estimation vague de ma glycémie qui change tout le temps, j’en fais quoi ?

avatar BLM | 

Et ça vaut (vaudrait) combien cet appareil ?
Édit: je m'auto-réponds.
Je viens de parcourir en diagonale le site d'Afon. Bcp de futur, de prévisions, des tests en cours?, rien de tangible pour l'instant: 1 commercialisation pour 2024.

avatar Bidule200 | 

Moi ce que je ne comprends pas c'est la raison d'une durée de vie de 2 ans. Quelle partie de ce spectromètre s'use à une telle vitesse ?

avatar La Bulle | 

@Bidule200

"Moi ce que je ne comprends pas c'est la raison d'une durée de vie de 2 ans. Quelle partie de ce spectromètre s'use à une telle vitesse ?"

Sans doute la batterie.

Toutefois, deux ans, ça reste énorme par rapport aux 15 jours d’un capteur FreeStyle Libre 2, dont tu n’es en plus pas sûr qu’il ne va pas se décoller, tomber en panne voire t’afficher des trucs fantaisistes… Crois-en mon expérience et la nécessité d’aller régulièrement sur le site d’échange d’Abbott.

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