Le démontage du Vision Pro montre que l'écran EyeSight pèse lourd dans le coût du produit

Stéphane Moussie |

Pourquoi le Vision Pro coûte-t-il 3 499 $ ? iFixit donne une partie de la réponse avec le début de son démontage. « Il y a tellement de technologies mécaniques et optiques fascinantes intégrées [dans ce produit] », commentent les spécialistes de la réparation. On n’en doutait pas vraiment, mais on en a la confirmation avec cette auscultation minutieuse.

Vue éclatée du Vision Pro. Image iFixit (CC BY-NC-SA).

Mais autant le dire tout de suite, cette intégration extrêmement poussée se fait au détriment de la réparabilité. Tous les composants sont étroitement réunis avec une tonne de colle et de vis. Même si iFixit garde sa fameuse note pour un prochain article, il est d’ores et déjà évident qu’il est pratiquement impossible de retaper soi-même son casque en cas de défaillance technique. Il n’y a qu’à voir le prix de la « réparation » en Apple Store (hors bris de glace), 2 399 $, pour comprendre que les Genius remplaceront sans doute purement et simplement l’unité centrale.

Une ouverture compliquée

Pour ouvrir le Vision Pro, iFixit a dû décoller le panneau en verre à l’avant, une opération qui a demandé beaucoup de chaleur (pour ramollir la colle) et de temps, mais qui s’est faite sans casse… Ou presque. Le verre a un film protecteur en plastique qui s’est légèrement décollé, et qui a peut-être même fondu, durant la manœuvre. Comme pour l’écran de l’iPhone, la réparation du panneau en verre (qui pèse 34 g) du Vision Pro a un tarif dédié en Apple Store : 799 $, contre 2 399 $, donc, pour tout autre type de dommage.

Décollage du panneau en verre. On remarque le film protecteur en plastique légèrement abimé. Image iFixit (CC BY-NC-SA).

Les deux branches du Vision Pro qui comprennent les haut-parleurs sont connectées à l’unité centrale grâce à de gros connecteurs qui ressemblent à du Lightning. Les branches se retirent en insérant un trombone dans de petits trous à l’intérieur du casque. Autrement dit, ces parties sont facilement remplaçables, ce qui est toujours le bienvenu en cas de panne. D’ailleurs, Apple commercialise, pour les développeurs uniquement, une branche spéciale qui comprend un port USB-C afin de relier le Vision Pro directement à un Mac.

Le gros connecteur Lightning d’une des branches. Image iFixit (CC BY-NC-SA).

En démontant la partie noire qui entoure les lentilles, iFixit a découvert dans son dos une fine feuille de plastique extensible. Ce plastique sert peut-être à compenser les espaces dans la maille ou à empêcher les particules de pénétrer à l’intérieur de l’unité centrale.

L’arrière de la partie qui entoure les deux lentilles. Image iFixit (CC BY-NC-SA).
Et la batterie ?

iFixit a également ouvert la batterie externe du Vision Pro, un démontage qui a demandé de ramollir un adhésif, libérer des clips à usage unique et dévisser des vis Torx.

Image iFixit (CC BY-NC-SA).

Cette batterie de 353 g est constituée de trois modules de 3166 mAh à environ 3,8 V chacun, ce qui donne une puissance totale de 35,9 Wh, soit plus du double de celle de l’iPhone 15 Pro Max. Apple communique sur une autonomie de 2 heures en utilisation générale ou de 2,5 heures en lecture vidéo. Un port USB-C intégré à la batterie permet d’alimenter en continu le casque.

Le câble de la batterie s’attache au Vision Pro à l’aide d’un connecteur propriétaire arrondi. De l’autre côté, le câble parait intégré à la batterie, mais il peut en fait être détaché en utilisant un trombone. On découvre alors un autre port propriétaire, qui s’apparente à du Lightning à douze broches.

Un écran EyeSight extravagant

La fonctionnalité à la fois la plus originale et la plus décriée du Vision Pro, c’est EyeSight, l’écran externe qui donne à voir une représentation des yeux du porteur. D’après les premiers tests, on voit en fait assez mal les yeux de l’utilisateur. Le démontage d’iFixit révèle toute la complexité de cette fonction.

L’écran externe ne diffuse pas un flux vidéo des yeux (des capteurs à l’intérieur du casque permettent de suivre leurs mouvements), mais plusieurs. L’afficheur externe est composé lui-même de trois couches : l’écran OLED à proprement parler, une couche lenticulaire et une couche agrandissante.

L’écran externe EyeSight. Image iFixit (CC BY-NC-SA).

Pour donner une impression de 3D, l’écran EyeSight utilise la technique de la stéréoscopie : visionOS génère plusieurs rendus des yeux (rendus « A » et rendus « B »), les découpe en tranches, puis affiche le rendu A depuis un certain angle pour l’œil gauche, et le rendu B depuis un autre angle pour l’œil droit. La personne qui regarde l’écran EyeSight voit ainsi une reconstruction en 3D des yeux de l’utilisateur du Vision Pro.

La couche lenticulaire qui présente les flux vidéos selon plusieurs angles pour créer l’impression de 3D. Image iFixit (CC BY-NC-SA).

Comme le note iFixit, cette technique entraîne des compromis. En particulier, la définition du rendu final s’en retrouve considérablement réduite : si deux images sont affichées sur un écran de 2 000 pixels de large, par exemple, chaque image ne dispose que de 1 000 pixels horizontaux (la définition de l’écran EyeSight et le nombre d’images entrelacées ne sont pas connus). C’est ce qui explique pourquoi l’écran EyeSight parait flou. Qui plus est, la couche lenticulaire limite l’angle de vision et assombrit l’image.

Au vu de tout le matériel nécessaire et du scepticisme général autour de l’EyeSight, on ne peut pas s’empêcher de penser que retirer cette fonction serait un bon moyen pour faire une version plus abordable du Vision Pro. D’ailleurs, Apple aurait ce projet en tête :

Pour baisser le prix du Vision Pro, Apple pourrait fermer les yeux sur une de ses fonctions phares

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Des détails sur l’indicateur lumineux de la batterie du Vision Pro

Félix Cattafesta |

La batterie du Vision Pro n’a pas fini de révéler tous ses secrets. En plus d’embarquer un gros câble Lightning, celle-ci dispose d’un indicateur lumineux permettant de connaître son état de charge. Situé à côté du port USB-C, celui-ci s’allume lorsque la batterie est branchée, lorsqu’on la débranche, quand on la tapote doucement ou bien lorsqu’elle est déplacée.

La petite diode repose sur un code couleur assez simple : elle s’illumine en vert si la batterie est au-dessus des 50 %, en orange si elle est entre 1 % et 49 %, et clignote si la batterie n’a pas assez de jus pour faire démarrer le casque. La laisser branchée une dizaine de minutes devrait permettre de réutiliser le Vision Pro.

Le même code couleur s’applique lorsque la batterie est en charge, avec du vert quand elle est pleine, de l’orange si elle est sous les 100 %, et clignote si la charge est insuffisante. Il est possible de vérifier l’autonomie restante dans visionOS en jetant un coup d’oeil au centre de contrôle.

Apple donne également quelques petites astuces concernant la batterie, et recommande par exemple de la placer dans une poche et d’y faire attention : « ne vous asseyez pas avec la batterie dans votre poche arrière, ne retirez pas la batterie de votre bureau lorsque vous vous levez, et ne la laissez pas tomber entre les sièges dans un avion ». Rappelons que le Vision Pro peut rester sous tension 24 h lorsqu’il est relié à la batterie sans être utilisé, cela afin de synchroniser différents contenus (mails, photos)…

Le branchement de la batterie a été illustré dans une vidéo de l’assistance Apple. Avant d’utiliser le casque, il faut insérer le connecteur propriétaire dans la sangle audio gauche avant de le tourner d’un quart de tour. Une petite diode s’allume alors, et le casque est prêt à fonctionner après environ une minute.

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Le Vision Pro est sorti prendre l'air et il donne un drôle d'air

Florian Innocente |

À la maison, dans la rue, dans le métro ou… en voiture. Les premiers clients du Vision Pro emportent leur casque loin du canapé. L'utilisation en extérieur (comme montré par Casey Neistat) n'est pas celle que l'on imagine en premier — ne serait-ce que pour l'allure — mais c'est peut-être le meilleur endroit pour voir « L'informatique spatiale » d'Apple en action. Tout comme ces vidéos où les utilisateurs épinglent des fenêtres partout dans leur appartement. Certaines scènes de films de SF n'ont jamais paru aussi contemporaines…

Living in the moment
byu/johnku inVisionPro
@sanjosefoos Its hasnt even been a day yet 💀😭 #apple #applevision #applevisionpro #visionpro #sanjose #siliconvalley ♬ original sound - SJFOOS

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Vision Pro : les motivations et les défis des développeurs pionniers

Stéphane Moussie |

Netflix, YouTube, Spotify… Autant d’applications qui brillent par leur absence sur le Vision Pro lors de son lancement. Les premiers clients doivent-ils se contenter de simples applications iPad flottant dans leur environnement réel ? Non. Même si de gros poissons boudent la nouvelle plateforme d’Apple, d’autres développeurs s’activent depuis des mois pour faire partie de la première vague. Quelles sont leurs motivations ? En ont-ils bavé pour créer leur première app visionOS ? Tour d’horizon avec une demi-douzaine de développeurs.

Seasons

Les motivations des pionniers

« PCalc est déjà disponible sur Mac, iPhone, iPad, Apple TV et Apple Watch, donc je me sens presque obligé de la porter sur Vision Pro dès le premier jour, pour perpétuer la tradition », nous répond un James Thomson amusé quand on l’interroge sur ce qui l’a poussé à adapter sa calculatrice scientifique pour visionOS.

L’émergence de cette nouvelle plateforme revêt aussi un caractère très spécial pour les débutants. « C’est le premier grand lancement auquel j’assiste depuis que je suis développeur, donc je suis très content de faire partie des premiers à bord », nous explique Devin Davies, le créateur du livre de recettes Crouton.

Cette envie de participer à un lancement important, voire historique, est partagée par tous les développeurs que nous avons interrogés. « Quand Tim Cook a présenté le Vision Pro, il était 2 heures du matin en Chine, mais je ne pouvais pas manquer cette annonce en direct, raconte Cosmo, le créateur de la toute nouvelle app de météo Seasons. J’ai immédiatement pensé que le Vision Pro allait être l’équivalent de l’iPhone en 2007, qu’une nouvelle ère allait s’ouvrir. »

Crouton

Andriy Kachalo, qui a adapté son agenda étudiant Subjects à visionOS, voit les choses de la même manière. Avec le recul du développeur aguerri, il constate que l’iPhone, l’iPad et l’Apple Watch ont défini ou influencé la décennie qui les a suivis. Selon lui, l’histoire est en train de se répéter avec le Vision Pro.

Mais est-ce vraiment important de faire partie de la première vague d’applications optimisées pour le Vision Pro, sachant que le nombre d’utilisateurs sera forcément très limité au départ ? Netflix emploie d’ailleurs cet argument pour justifier son absence sous forme d'app sur la nouvelle plateforme (le service sera néanmoins accessible à travers le navigateur).

James Thomson ne compte pas réellement sur la version visionOS de PCalc pour faire bondir ses revenus du jour au lendemain, car il a fait le choix de l’inclure sans surcoût dans son app iOS. Mais il espère que ce travail sera remarqué et promu par Apple ainsi que la presse — mission accomplie avec cet article —, donnant ainsi une nouvelle visibilité à son application.

Subjects

Outre cette visibilité cruciale pour les petits studios, Cosmo et Andriy Kachalo cherchent à s’attirer les faveurs des early adopters, un public pas comme les autres. « Ces utilisateurs de la première heure sont des passionnés par nature qui aiment essayer de nouvelles choses, donnent souvent des avis précieux et restent fidèles à leurs marques préférées, analyse le créateur de Subjects. Avoir ces personnes à nos côtés compte donc beaucoup pour nous. »

Il n’est pas possible de voir l’emplacement de son Vision Pro dans l’app Localiser

Félix Cattafesta |

Le Vision Pro ne peut pas être suivi sur une carte dans l’app Localiser. La mauvaise nouvelle a été confirmée par Apple dans une fiche d’assistance où elle détaille le fonctionnement du verrouillage d’activation, une protection empêchant un inconnu d’utiliser le casque s’il venait à être égaré.

Le verrouillage d’activation existe déjà sur de multiples appareils Apple comme l’Apple Watch ou l’iPhone. Il s’assure que personne ne puisse réinitialiser le casque ou le configurer sans entrer les identifiants Apple de son propriétaire. Si la protection peut s'activer dans l’app Localiser, elle ne permet pas de voir le produit sur une carte comme c’est le cas de nombreux autres appareils Apple (Mac, iPhone, AirPods etc).

Lorsque vous activez Localiser, vous protégez votre Vision Pro avec le verrouillage d’activation. Mais vous ne pouvez pas utiliser un autre appareil Apple ou le web pour trouver le Vision Pro sur une carte, jouer un son pour aider à la trouver, activer le mode Perdu ou l'effacer à distance.

L’absence de localisation précise sur une carte est dommage pour un appareil tout de même vendu 3 500 $. On peut imaginer que cela est dû à l’absence de batterie intégrée. En attendant, le mieux reste sans doute de cacher un AirTag dans la housse de transport du casque… et d’espérer que les accessoiristes trouvent un moyen discret d’en attacher un directement sur l’appareil. Notons qu’Apple ne propose pas de contrat Apple Care+ avec couverture en cas de perte ou de vol sur le Vision Pro, ceci expliquant sûrement cela.

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Le Vision Pro ne gère pas les souris Bluetooth

Florian Innocente |

Malgré sa débauche de technologies, le Vision Pro n'est pas compatible avec de simples souris Bluetooth, c'est une précision donnée par l'une des pages d'assistance d'Apple.

Dans les images promotionnelles, lorsque le casque est utilisé avec un Mac, l'utilisateur se sert du trackpad de son MacBook. Et lorsqu'il préfère employer des accessoires pour naviguer dans l'interface plutôt que de le faire avec ses doigts, on le voit avec un Magic Keyboard et un Magic Trackpad. Et pour cause, la compatibilité du Vision Pro avec des périphériques Bluetooth n'est pas universelle. Apple explique que cette compatibilité n'est « pas garantie ».

Image : Apple.

Pour ce qui est des claviers Bluetooth, « La plupart de ceux fabriqués par Apple et d'autres fabricants peuvent se connecter », de même que le Magic Trackpad, explique la page, avant d'égrener quelques exemples contraires. On ne pourra pas lui appairer les claviers et trackpad Apple des précédentes générations qui fonctionnent sur piles. Et l'Apple Vision Pro « n'est pas compatible avec les souris Bluetooth ». Probablement pour des questions de précision du suivi, mais cela comprend donc aussi la Magic Mouse.

Pour d'autres catégories d'accessoires Bluetooth, Apple confirme la compatibilité des manettes estampillées MFi (Made for iPhone) et les contrôleurs Xbox ou PlayStation déjà gérés sur iPad. Compatibilité large aussi avec tous les AirPods et équipements Beats. Les AirPods Pro 2, version USB-C, qui ont une latence améliorée sont cependant recommandés.

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Vision Pro : les astuces d’Apple pour éviter les nausées

Félix Cattafesta |

Apple a beau présenter le Vision Pro comme un ordinateur spatial, l’appareil reste fondamentalement un casque de VR avec tous les problèmes que cela implique, et notamment la cinétose. Ce syndrome, que l’on peut assimiler au mal des transports, a tendance à survenir lorsque le corps reste immobile mais que les yeux perçoivent des mouvements. Prudente, l’entreprise a mis en ligne une fiche d’assistance donnant quelques conseils si la nausée commence à se faire ressentir.

« Un petit nombre de personnes peuvent développer des symptômes après avoir regardé un contenu avec des mouvements rapides ou en bougeant pendant l'utilisation de leur Vision Pro », explique Apple. Les symptômes peuvent être des étourdissements, des maux de ventre, de tête ou des nausées. Ceux-ci peuvent ne pas apparaître directement, et il peut s’écouler une trentaine de minutes avant qu’ils ne se fassent ressentir.

Mais alors, que faire si votre estomac vous joue des tours ? Apple recommande logiquement d’enlever le casque et d’utiliser l'appareil pendant de courtes périodes le temps de se faire la main. Commencer par des expériences moins immersives est une bonne idée pour débuter, et la marque déconseille une utilisation en avion. « Certaines applications peuvent vous obliger à tourner fréquemment la tête et le cou, et peuvent provoquer le mal des transports même en l'absence de mouvements visuels perceptibles », indique Cupertino. De même, certaines vidéos spatiales filmées par l’utilisateur peuvent contenir beaucoup de mouvements brusques, ce qui peut déclencher des symptômes.

Des indications sont données pour réduire les mouvements visuels. Sortir de la VR en tournant la couronne digitale permet de regagner en stabilité, tout comme le fait de réduire la taille des fenêtres et de les déplacer au loin. Une option d’accessibilité baptisée « Réduire les mouvements » est également présente dans les Réglages si le problème se montre trop violent. Apple recommande enfin d’éviter les contenus immersifs auxquels a été accolé un petit badge représentant trois cercles : cela signifie que celui-ci comporte beaucoup de mouvements.

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